Quelle est l’influence de l’allaitement sur le microbiote intestinal du bébé puis de l’adulte ?

Je vous explique tout ça dans cet article que vous pouvez également écouter dans l’épisode 87 de mon podcast KINOA.

Qu’est-ce que le microbiote ?

J’en parle souvent mais j’aimerais, pour les petits nouveaux :-), prendre quelques instants pour redéfinir ce qu’est le microbiote.

Le microbiote c’est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, virus, parasites, champignons…) qui vivent dans un environnement spécifique.

Dans notre organisme il existe différents microbiotes : au niveau de la peau, de la bouche, du vagin, des poumons… mais le plus « peuplé » d’entre tous c’est le microbiote intestinal qui est principalement localisé dans l’intestin grêle et le côlon.

À quoi sert le microbiote intestinal ?

Le microbiote intestinal a plusieurs fonctions. Il permet de mieux intégrer les composés alimentaires tels que les fibres. Il produit aussi des vitamines comme la B8 et la vitamine K, il favorise le développement du tube digestif et il aide surtout à renforcer le système de défense immunitaire grâce à son rôle de barrière, qui empêche les bactéries pathogènes de s’installer.

On parle de microbiote sain lorsqu’il y a une certaine diversité et richesse d’espèces mais aussi lorsque le microbiote est résistant et stable dans le temps, c’est-à-dire lorsqu’il est capable de vitre revenir à son état naturel après une perturbation comme la prise d’antibiotiques par exemple.
Par contre, si le microbiote intestinal souffre d’un déséquilibre, on parle de dysbiose.

À l’âge adulte, notre hygiène de vie, notre alimentation, le poids du stress, la charge mentale, la sédentarité, la prise fréquente d’antibiotiques et autres.. vont avoir un impact non négligeable sur l’état de notre microbiote mais aujourd’hui nous allons revenir à la base, au point de départ.

Les étapes de la colonisation de notre microbiote

  • À la naissance, le tube digestif du nouveau né est stérile. Mais il va très rapidement être colonisé par des micro-organismes. Tout d’abord lors de l’accouchement, puis au contact de son environnement et enfin via son alimentation.
  • La colonisation du microbiote de bébé va se faire majoritairement entre 0 et 2-3 ans. C’est entre autre pour cela qu’on parle de l’importance des 1000 premiers jours de l’enfant. Les 1000 premiers jours de vie représentent la période allant de la conception de l’enfant à la fin de sa deuxième année de vie. C’est pendant cette période que tout se construit et pendant cette période que les microbiotes et en particulier le microbiote intestinal s’établissent chez le bébé.

La bonne colonisation du microbiote dépend de plusieurs facteurs :

  • L’environnement : c’est en mettant le plus de choses à la bouche (terre, caresse d’animaux…) que le microbiote se fait !
    Malgré ce que beaucoup pensent, un environnement aseptisé n’est pas une bonne idée pour développer le système immunitaire d’un enfant. D’ailleurs on observe bien souvent que les enfants vivant à la campagne sont moins souvent malades que ceux qui vivent en ville et en appartement.
  • Les contacts et le peau à peau en particulier vont également jouer un rôle important dans la colonisation du microbiote par les micro-organismes de la maman.
  • Le mode d’accouchement est aussi un facteur de colonisation du microbiote. Les microbiotes intestinaux diffèrent entre les enfants nés par césarienne ou par voie basse. Dans le premier cas, le microbiote des enfants a une composition proche des populations bactériennes de l’environnement (mains du personnel médical, peau). Tandis que les enfants nés par voie basse ont un microbiote intestinal plus proche de celui du vagin de la mère.
  • L’allaitement est un des principaux facteurs de colonisation du microbiote ! Les bactéries du lait maternel participent à la diversification du microbiote intestinal de l’enfant.
    • Le lait maternel a des effets anti-inflammatoires, anti-infectieux
    • Le lait maternel est une source d’anticorps mais aussi de bactéries.
    • Le lait maternel est un probiotique naturel

Les bienfaits de l’allaitement sur le long terme

Des études annoncent clairement que l’allaitement permet de réduire significativement l’incidence des maladies infectieuses, les allergies, l’obésité ou encore le diabète.

L’allaitement présente également des avantages pour la maman en participant à diminuer les risques de dépression et de cancer du sein.

C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation Mondiale de la Santé recommande l’allaitement exclusif au sein jusqu’à l’âge de six mois puis partiellement jusqu’à 1 an.

En consultation, je recommande la même chose.

Mais ne vous hérissez pas ! L’allaitement est un choix et quelque soit le vôtre il est respectable.
L’objectif pour moi dans cet article c’est de nourrir votre réflexion si réflexion il y a. Par contre, il est évident que si pour X ou Y raisons vous ne pouvez pas allaiter, vous ne souhaitez pas allaiter ou vous devez abréger plus tôt que prévu votre allaitement, ne culpabilisez pas.

Chacune fait comme elle peut et comme elle veut. Il vaut mieux stopper un allaitement que le poursuivre dans la souffrance, l’allaitement doit être bien vécu des 2 côtés pour qu’il soit bénéfique.