De quoi s’agit-il ? Comment profiter des bienfaits des bains dérivatifs ? Et comment les mettre en pratique ?

Je vous explique tout ça dans cet article que vous pouvez aussi écouter dans l’épisode 63 de mon podcast KINOA.

Les bains dérivatifs, c’est quoi ?

Les bains dérivatifs sont une pratique naturelle très chère à la Naturopathie. Elle fait partie de la branche plus large qu’on appelle l’hydrologie ou le soin par l’eau.

L’eau est fréquemment utilisé en Naturopathie comme outil pour transporter et drainer les toxines du corps, en interne comme en externe, avec de l’eau chaude ou de l’eau froide.

Les bains dérivatifs sont une pratique ancestrale, décrite par le médecin naturopathe allemand Louis Khune il y a une centaine d’années puis démocratisée en France par la navigatrice et exploratrice France Guillain dans les années 1990/2000.

Concrètement, le principe du bain dérivatif est d’utiliser de l’eau froide pour refroidir et stimuler son entrejambe, dans l’objectif d’abaisser la température du périnée pour rétablir notre température interne naturelle.

Comme tout mammifère que nous sommes, il n’est ni naturel, ni bon, d’avoir le siège constamment au chaud.

N’avez-vous jamais remarqué que les chiens et les chats, dès qu’il fait chaud, dorment ou se prélassent en écartant largement leurs pattes pour se rafraîchir l’entre jambe ?

Nous le savons trop peu, mais l’augmentation de notre température corporelle est à l’origine de bien des dérèglements pour notre organisme.

Une augmentation provoquée par la chaleur et le manque d’aération causée par nos vêtements serrés, mais aussi par l’alimentation industrielle, le manque d’exercice physique, le travail assis et l’environnement chauffé.
En 50 ans, la température interne de notre corps est passée de 36,6°C à 37,2°.

A l ‘époque des pagnes, des robes, des toges ou même encore des kilts, nous n’avions pas ce genre de soucis 🙂

Et le soucis justement, c’est que cette température élevée de façon constante entraine des dysfonctionnements au niveau de l’élimination des toxines du corps, mais aussi de la digestion, de la tonicité musculaire, de la zone pelvienne, etc…

A l’inverse, la fraicheur de cette zone aurait une action directe sur la régulation de notre température interne, sur la musculature de notre périnée, sur la motilité intestinale et sur le fascia qui transporte nos graisses par le biais de la lymphe.

Comment fonctionnent les bains dérivatifs ?

Pour comprendre, il faut connaitre les fascias et les différentes graisses de notre corps.

  • Les fascias sont des membranes qui entourent toutes les parties du corps (les organes, les muscles, les artères, les glandes) et qui servent entre autre à la circulation de la lymphe.
  • La lymphe est un liquide qui permet, comme le sang, de transporter les toxines vers la sortie et particulièrement les graisses issues de la digestion.
  • Les graisses fluides, qu’on appelle les graisses brunes, sont indispensables à la production de chaleur par le corps. Elles nous protègent contre le froid, harmonisent nos dépenses énergétiques, participent au bon fonctionnement hormonal et à la réparation de nos tissus.
  • Les graisses épaisses, jaunes blanches, sont de mauvaise qualité. Elles sont générées par une alimentation industrielle et raffinée, la sédentarité et une mastication insuffisante.

Les bains dérivatifs, en refroidissant notre entre-jambe, vont permettent d’activer les fascias, et par ce biais, permettre une meilleure circulation de la lymphe et donc la stimulation des graisses brunes et l’élimination des mauvaises graisses.

La différence de température va émettre une vibration qui va remettre les déchets en circulation et aider à leur évacuation.

Les innombrables bienfaits des bains dérivatifs

Le rôle des bains dérivatifs c’est d’aider à l’éliminations des toxines dont les graisses blanches et des déchets métaboliques de l’organisme. Il y a donc une fonction importante de nettoyage, de détox.

Mais ce n’est pas tout. Les bains dérivatifs permettent aussi de :

  • Soulager les maux de la zone pelvienne, atténuer les douleurs d’endométriose et les désagréments liés au syndrome prémenstruel mais aussi rendre les règles plus régulières et moins douloureuses.
  • Agir sur la constipation en améliorant le péristaltisme (c’est à dire la progression des selles vers la sortie) et en augmentation le volume des selles.
  • Faire baisser l’inflammation.
  • Harmoniser la silhouette et accompagner la perte de poids en éliminant les mauvaises graisses.
  • Améliorer la résistance au froid en régulant notre température interne.
  • Améliorer la circulation sanguine et lymphatique et donc soulager les jambes lourdes.
  • Apaiser le système nerveux et donc participer à un sommeil plus serein.

Cette liste est non exhaustive puisque les bains dérivatifs contribuent aussi à améliorer les problèmes d’incontinence, à drainer l’acide lactique des sportifs, à réguler la transpiration, l’appétit et le poids, à apaiser les maux de tête, à faire baisser la fièvre…

Chacun réagit différemment aux bains dérivatifs. Mais la plupart du temps, en quelque jour, vous vous sentirez déjà mieux. Certains de mes consultants m’ont dit avoir retrouvé plus de vitalité, dormir plus sereinement, d’autre encore avoir améliorer leur transit, leur circulation sanguine ou encore se sentir plus calme.

Attention, comme toutes technique de soin naturelle, elle n’est pas non plus miraculeuse et doit s’inscrire dans le cadre d’une hygiène de vie globale équilibrée.

Comment réaliser un bain dérivatif ?

En réalité, si on revient à l’origine de la pratique on devrait plutôt parler de friction dérivative que de bain, puisque le siège, le popotin, n’est absolument pas immergé dans l’eau (à l’inverse du bain de siège).

  • La technique d’origine préconise la réalisation des bains dérivatifs avec friction des organes génitaux. Cette méthode est celle qui se base sur les textes de Mr Kuhne à l’origine des bains. Il semblerait que depuis, des études montrent que la friction des parties génitales n’est plus nécessaire pour profiter de tous les bienfaits de la pratique.
  • La technique ancestrale adaptée aux évolutions et découvertes modernes qui consiste à refroidir et à frictionner l’entre jambes avec de l’eau froide pour activer et stimuler nos fascias et relancer la circulation lymphatique.
    • Cette technique se fait à l’aide d’un bidet ou d’une cuvette et avec un gant. Vous placerez votre entre-jambe au dessus du bidet rempli d’eau froide et avec le gant vous amènerez de l’eau sur les plis de l’aine, du haut vers le bas, d’un coté, puis de l’autre. En appuyant légèrement, et en effectuant des frictions très douces. Pendant 10 minutes environ.
    • Le meilleur moment pour pratiquer le bain dérivatif c’est le matin, à jeun.
    • L’eau doit être fraiche mais pas glacée.
    • Vous devez avoir chaud partout ailleurs. Il ne suffit pas de ne pas avoir froid sur le reste du corps, il faut vraiment avoir chaud. N’hésitez donc pas à mettre une veste de laine et un bonnet au moment du bain dérivatif. C’est une condition fondamentale du bon fonctionnement de la pratique.
    • Concernant les enfants et les bébés, c’est tout à fait possible de leur faire profiter des bienfaits du bain dérivatif mais en adaptant la pratique à leur âge. Pour les enfants de moins de 7 ans on ne fera que 5 minutes et sans friction, juste en apportant l’eau fraiche sur les plis de l’aine avec un gant mouillé et pour les bébés, idem, mais seulement quelques secondes.
  • La technique simplifiée mais tout aussi efficace : celle des poches de gel.
    Si vous n’avez pas le temps, ou que vous trouvez que la technique de la bassine n’est pas très pratique, vous pouvez utiliser des poches de gel.

    • Les poches de gel sont des poches de la taille d’une serviette hygiénique classique que vous mettez au congélateur 1h avant leur utilisation. Puis vous la glissez dans votre culotte ou votre caleçon (et oui messieurs c’est aussi valable pour vous!).
    • Vous la gardez au minimum 1h par jour (ce qui équivaut à 10 minutes de bain dérivatif traditionnel) et jusqu’à 3h par jour.
    • Dans cette utilisation de poches de gel, il manque le coté friction diront les puristes mais selon l’experte France Guillain, ce qui nous manque le plus c’est pas la friction mais bien la fraîcheur au niveau du périnée.

Les contre-indications à la pratique du bain dérivatif.

  • Évitez si vous êtes déjà très fatigués ou affaibli, comme pour la cure de détox, on préférera se revitaliser avant d’éliminer. Dans le cas contraire, votre corps n’aura pas assez d’énergie pour dériver les toxines vers la sortie.
  • Evitez aussi si vous venez de subir une intervention chirurgicale (laissez passer 6 mois à 1 an pour vous en remettre avant toute chose)
  • Evitez si vous avez des problèmes cardio-vasculaire, au premier trimestre de votre grossesse, pendant vos règles et après un repas pour ne pas gêner la digestion qui a plutôt besoin de chaleur que de froid.

Mon expérience personnelle avec les bains dérivatifs

Personnellement j’ai découvert les bains dérivatifs pendant ma formation de naturopathie et pour être honnête, je n’ai pas tout de suite été très attirée par la pratique….
Plutôt frileuse, l’idée de me refroidir me rebutait un peu.
Et puis j’y ai repensé quand j’ai appris que j’avais une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (RCH) il y a quelques années.
Je cherchais toutes les techniques naturelles qui pourraient m’aider à gérer cette pathologie et c’est là que les bains dérivatifs ont refait surface dans ma tête.
Je me suis procuré les poches de gel que recommande France Guillain et j’ai commencé à les utiliser au quotidien à raison de 2h par jour. Les résultats ont été stupéfiants. Alors biensûr j’ai mis en place tellement d’autres choses que mon bien-être et le fait de vivre sans médication avec ma pathologie n’est pas dû qu’à ça mais ça y contribue c’est certain.
Après un usage quotidien, j’utilise maintenant les poches de gel plus occasionnellement dans les périodes critiques de surcharge mental ou alimentaire et au moins 1 ou 2 fois par semaine en prévention.

Quelque soit votre avis sur la question après l’écoute de cet épisode, le fait est que toutes les personnes que j’ai pu accompagner et qui ont découvert les bains dérivatifs en ont tiré des bénéfices.

Et c’est pourquoi je ne peux que vous encourager à essayer vous aussi.

Qu’en dites vous ?