Le diabète gestationnel, vous savez celui qu’on peut parfois déclencher pendant la grossesse ? Comment le prévenir, comment faire si on en a, pourquoi ça se déclenche à ce moment là ? Est-ce que ça veut dire qu’on risque d’avoir du diabète après ?
Je réponds à toutes ces questions dans cet article que vous pouvez également écouter dans l’épisode 131 de mon podcast KINOA.
Ça fait longtemps que je n’avais pas parlé de la grossesse, et pourtant j’accompagne très régulièrement des femmes enceintes en consultation.
Une des raisons régulière de leur venue est le diabète gestationnel : soit parce qu’elles en ont eu pendant une précédente grossesse et veulent se prémunir pour celle en cours, soit parce qu’elles viennent de faire le test au glucose, elles ont un diabète gestationnel mais personne n’a pris le temps de vraiment leur dire comme s’en dépatouiller.
Le diabète gestationnel fait partie des complications fréquentes de la grossesse. Il peut occasionner de sérieux problèmes de santé donc il faut le prendre au sérieux sans non plus s’inquiéter plus que de raison parce qu’on peut tout à fait agir dessus.
Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?
Je ne reviendrais pas ici sur le diabète de type 1 ou 2 parce que j’ai déjà dédié un article à ce sujet : « Diabète : des solutions naturelles existent »
Aujourd’hui nous allons parler du diabète gestationnel, c’est un diabète aussi mais il est un peu particulier parce qu’il ne survient que pendant la grossesse.
Le diabète est une perturbation de la régulation de la glycémie, c’est à dire du taux de sucre dans le sang. Votre corps ne peux pas vivre avec trop ou pas assez de glucide dans le sang, il doit être à un taux équilibré autour de 1g/litre de sang.
C’est le pancréas qui est en charge de détecter l’augmentation de la glycémie dans le sang. Quand ça arrive, il se met à sécréter de l’insuline pour réguler la concentration sanguine de glucose en permettant au glucose de pénétrer dans les cellules. C’est grâce à elle que la glycémie revient à un taux normal.
Le diabète gestationnel est donc un trouble de la régulation du taux de glucose dans le sang comme un diabète classique mais diagnostiqué pour la première fois au cours de la grossesse chez une femme qui n’a pas déjà de diabète connu.
Dans 15% des cas, ce trouble existait déjà avant la grossesse, mais était inconnu ; et dans la plupart des cas, il apparaît en raison de la grossesse et disparaît dans les 6 semaines après l’accouchement.
Je n’ai pas trouvé de chiffres très récents mais il semblerait quand même que le diabète gestationnel ait plutôt tendance à augmenter régulièrement…
Pourquoi un diabète pendant la grossesse ?
Le 1er trimestre de la grossesse est géré énergétiquement par la rate et le pancréas. Le pancréas correspond à la force de vie qui engendre toute matière. Il élabore le matériel de l’organisme foetal. C’est aussi le gardien de la digestion (il sécrète les enzymes digestives) et des sucres (il sécrète l’insuline et le glucagon qui régulent la glycémie)
Le début de la grossesse étant sous sa gestion énergétique, si le pancréas ne fonctionne pas bien, il va s’en suivre des nausées, une mauvaise digestion et de la fatigue.
La rate, elle, est responsable de la transformation et du transport des aliments, c’est l’énergie nourricière de l’organisme.
Pourquoi je vous dis ça ? Et bien parce que ça veut dire qu’il est important de mettre en place dès le premier trimestre de la grossesse de bonnes habitudes afin de prévenir au maximum l’apparition du diabète gestationnel.
Parce qu’ensuite, petit à petit, les modifications métaboliques et endocrines (hormonales) de la grossesse participent à ce que la grossesse soit diabétogène : il existe physiologiquement pendant cette période un état d’insuline-résistance qui va s’aggraver progressivement tout le long de la grossesse.
Pendant la première moitié de la grossesse, la sécrétion d’insuline et sa sensibilité sont augmentés, c’est pourquoi la femme enceinte est plus souvent en état d’hypoglycémie à cette période, notamment la nuit et au réveil.
A partir du second trimestre, une résistance à l’insuline se développe de manière physiologique.
Le placenta sécrète des hormones qui se retrouvent dans le sang et qui vont perturber la capacité d’action de l’insuline donc le pancréas doit s’adapter en augmentant la production d’insuline pour maintenir un taux de glucose dans le sang acceptable.
Si le pancréas ne suit pas le rythme, s’il est fatigué ou déficient, une hyperglycémie constante va s’installer et il y a de forte chance pour que la future maman fasse du diabète gestationnel.
Notez au passage que le diabète gestationnel est souvent lié à une dysbiose intestinale maternelle. Cela sera traité en parallèle.
Concrètement, le diabète gestationnel se développe entre la 24ème et la 28eme semaine de grossesse et fait l’objet d’un dépistage autour de la 25ème semaine de grossesse.
Dépistage qui est toujours fortement recommandé mais qui n’est pas obligatoire je le rappelle donc si vous n’avez pas envie de vous faire un shoot de sucre et que vous êtes confiante sur l’état de votre glycémie, vous pouvez vous en passer. Mais attention ne prenez pas de risque si vous avez le moindre doute parce qu’il y a des conséquences importantes pour la maman et pour le bébé.
- Pour la maman, risque de pré-éclampsie pouvant entrainer : décollement du placenta, trouble de la coagulation, hémorragie, insuffisance rénale, risque d’accouchement prématuré ou par césarienne, risque de développer un diabète de type 2 plusieurs années plus tard et de récidive lors de prochaines grossesses.
- Pour le bébé, le glucose en excès dans le sang va passer dans le placenta et votre bébé peut naitre avec un surpoids conséquent pouvant entrainer des complications lors de l’accouchement, il peut aussi être en hypoglycémie dans les heures suivant la naissance ou encore avoir des risques de développer un surpoids, du diabète ou de l’hypertension plus tard
Donc c’est important de ne pas passer à côté si jamais il y a un risque. Alors que bien identifié et du coup bien géré, un diabète gestationnel n’aura pas de conséquences négatives ni sur maman ni pour le bébé.
Si vous lisez cet article et que vous avez un diabète gestationnel, la première chose à faire sera d’adapter votre mode de vie, votre alimentation et votre activité physique en priorité. Dans 70 % à 85 % des cas, ces changements d’hygiène de vie sont suffisants pour mettre la situation sous contrôle.
Si ça ne suffit pas, vous devrez avoir recours aux injections d’insuline pour équilibrer votre glycémie jusqu’à la fin de la grossesse, c’est le cas d’1 diabète gestationnel sur 4.
Si votre taux de glycémie ne nécessite pas la prise d’insuline (ce qui est donc la majorité des cas), je vais vous donner quelques précieux conseils à mettre en oeuvre pour équilibrer votre mode de vie.
- Favorisez une alimentation à index glycémique modéré ou bas, c’est à dire en consommant majoritairement des aliments qui vont peu faire monter votre glycémie. Ce sont les aliments qui ont un index glycémique compris entre 50 et 70 ou inférieur à 50. Il existe plein de tableau des aliments classés par index glycémique sur internet pour vous y retrouver plus facilement.
- Ajoutez, si votre intestin le permet, des fibres (légumes, légumineuses, céréales complètes ou semi complètes) à votre assiette. Les fibres sont intéressantes parce qu’elles ralentissent l’absorption des sucre.
- Ne négligez pas votre apport en protéines. Parce que c’est le matériaux de construction de votre bébé d’une part mais aussi parce qu’une carence protéique pendant la grossesse peut entrainer une insulino-résistance.
- Soyez vigilant sur les facteurs de modification de l’index glycémique. Je m’explique. La cuisson des aliments et le soufflage des céréales vont augmenter l’index glycémique de l’aliment. C’est pour cette raison que des galettes de riz soufflées auront un IG bien plus important que le riz simple ou encore que les carottes cuites ont un IG plus élevé que crus ou encore que les féculents cuits puis refroidis on un IG plus bas que chaud ou broyés en purée.
- Pratiquez une activité physique régulière et adaptée (natation, marche, yoga, …). La pratique sportive provoque une augmentation du prélèvement du glucose présent dans le sang par les muscles, et améliore la sensibilité de l’organisme à l’action de l’insuline. Donc en l’absence de contre-indication à la pratique de sport pendant la grossesse, l’activité physique sera un levier efficace pour se prémunir contre le diabète gestationnel à condition de se bouger au moins 30 minutes, 3 à 5 fois par semaine.
- Enfin, usez de petites astuces toutes simples pour faire baisser l’index glycémique de vos assiettes en ajoutant des légumes à chaque repas, en mettant un peu de cannelle sur vos préparation, en ajoutant du bon gras, des bonnes huiles comme celles de colza, lin ou cameline sur vos plats et en mangeant les fruits entiers plutot que de les boire en jus.
La naturopathie a très clairement un rôle à jouer dans cette pathologie, notamment par son action préventive.
En effet, vous l’avez compris, le diabète gestationnel apparaît lorsque le pancréas n’arrive pas à s’adapter à l’insulino-résistance « normale » qui s’installe dans l’organisme pendant la 2ème moitié de la grossesse.
Il n’arrive pas à s’adapter chez certaines femmes parce qu’il est épuisé.
Epuisé par une alimentation trop riche en glucides à index glycémique élevé, c’est à dire par une consommation trop élevé d’aliments de plus en plus omniprésent de nos jours à savoir les céréales raffinées, les sucreries en tous genre, les jus de fruits, les sodas…
Et comme le pancréas est aussi en charge de sécréter des sucs digestifs indispensable à notre bonne digestion, une alimentation inadaptées ou excessive va le sur solliciter. Au final il est épuisé à la fois pour sécréter correctement les sucs digestifs et aussi l’insuline.
En consultation de naturo, je prends soin de votre pancréas et de votre digestion dans sa globalité pour que votre corps soit le plus à même possible d’accueillir une grossesse et de s’adapter aux changements hormonaux qui sont liés.
Pour ça, on travaillera sur votre assiette, sur votre activité physique mais aussi sur la gestion de votre stress parce que l’insuline est inhibée par le stress qui va aggraver le phénomène d’insulino-résistance et provoquer des désordres dans la régulation de la glycémie, avant même que les hormones du placenta n’entrent en jeu.
Donc je ne peux que vous inviter à venir faire un point en consultation dès votre désir d’enfant pour limiter au maximum les risques de diabète gestationnel pendant votre grossesse.