Qu’est-ce que le gluten ? Pourquoi est-il si souvent incriminé ? Faut-il absolument le supprimer de son alimentation ? Peut-on en consommer sans soucis ?
Je vous explique tout dans cet article que vous pouvez aussi écouter dans l’épisode 19 de mon podcast KINOA.
Vous n’imaginez pas le nombre de fois où on m’a demandé mon avis sur le gluten… 🙂
La plupart du temps il y a 2 types de personnes, enfin 3 même :
- Celles et ceux qui pensent que c’est juste une mode mais qui aimeraient quand même bien que je leur donne mon avis.
- Celles et ceux qui ,ne sont pas contre l’idée mais pensent que c’est impossible et se demandent ce qu’il vont bien pouvoir manger s’ils suppriment le gluten.
- Et enfin celles et ceux qui doivent bien avouer que quand ils en mangent trop ils ballonnent plus que quand ils en mangent moins, mais est-ce vraiment lié ? :-)))
Où vous situez vous ?
Pour tenter de mettre tout le monde d’accord, je vais vous donner mon point de vue sur le sujet, mais je vais aussi vous expliquer clairement ce qu’est le gluten et ses impacts sur notre forme/santé.
Le gluten c’est un terme générique pour désigner les fraction de protéine contenue dans certaines céréales que sont : le seigle, l’avoine, le blé, l’orge, l’épeautre, le kamut et le tritical (un hydride entre le blé et le seigle).
C’est cette fraction de protéine qui rend le pain élastique, volumineux et moelleux. C’est le gluten qui donne à la mie du pain son élasticité et sa cohésion. Et c’est sa propriété de « colle » qui le rend si utile dans les desserts, mais aussi la charcuteries et les plats préparés en général.
C’est d’ailleurs pour ça que les agriculteurs, puis les entreprises agro-alimentaire ont favorisé les céréales contenant le plus de gluten. Jusqu’à modifier petit à petit leur composition, une sorte d’hybridation donnant par exemple naissance à un blé moderne, plus robuste et facile à travailler.
Le problème est double avec le gluten :
- D’une part les céréales modifiées actuelles en contiennent beaucoup plus qu’avant, jusqu’à 69% dans le blé actuel. Le blé actuel n’a donc plus rien à voir avec celui de nos ancêtres. Il a été tellement transformé pour améliorer son rendement ou le rendre plus résistant que certains toxicologues le compare même parfois à des OGM.
Résultats : notre corps ne reconnait plus ces céréales, devenues très agressives pour notre muqueuse digestive et inassimilables pour notre organisme.
- D’autre part, comme le gluten est un excellent liant peu onéreux, les industriels en ont rapidement mis de plus en plus partout. Et au delà de son aspect ultra transformé, c’est aussi le fait qu’on en consomme de plus en plus qui pose problème. S’il se trouve naturellement dans les produits issus de céréales comme le pain, les pâtes ou le couscous, le gluten est aussi utilisé comme additif dans la préparation de nombreux aliments industriels comme la sauce soja, certaines viandes hachées, des sauces, des bouillon cube, et même certaines glace.
On peut considérer le gluten comme la colle des céréales. En Naturopathie, on distingue 2 types de toxines : les colles et les cristaux. Et cette toxine « colle » issue des céréales en général et du gluten en particulier, se retrouve ensuite dans nos intestins.
Sans trop s’en rendre compte, nous en consommons tous de plus en plus.
Et chez certaines personnes génétiquement prédisposées ou dont la flore intestinale est déséquilibrée, l’organisme peut réagir contre cette fraction de protéines via une infection, une intolérance alimentaire ou encore de l’inflammation chronique.
Même pris en petite quantité ou exceptionnellement, un aliment contenant du gluten peut provoquer des lésions de l’intestin. Lorsque la barrière intestinale est lésée, elle devient « poreuse » et perd ses qualités de filtre laissant alors passer des toxines dans notre sang, affolant alors notre système immunitaire. C’est le début de l’inflammation qui peut rapidement devenir chronique si on ne fait rien.
Mais attention, sans diagnostic, sans symptômes digestifs ou immunitaires, exclure systématiquement le gluten de son alimentation, n’est pas vital et peut même déséquilibrer tout votre organisme si l’éviction est mal faite.
Mon conseil est de l’éliminer complètement si vous avez des troubles digestifs ou inflammatoires chroniques et de le consommer de manière tout à fait modérer dans les autres cas pour toutes les raisons qu’on vient de voir.
Sachez qu’on estime que 99% des personnes ayant un problème avec le gluten l’ignorent et attribuent leurs symptômes à une autre cause.
Et si votre fatigue, vos ballonnements, votre déprime, vos insomnies, votre polyarthrite, votre sinusite, vos bouffées de chaleur, votre surpoids, vos migraines ou vos problèmes de peau étaient provoqués par une intolérance au gluten ?
Commençons par distinguer :
- L’hypersensibilité au gluten, qui est le fait de mal le supporter, notre capacité à digéré le gluten diminue, affaiblissant par la même notre organisme et pouvant ensuite provoquer l’apparition de maladies chroniques. Cette hypersensibilité peut être la cause unique derrière de nombreuses «maladies» différentes.
- L’intolérance au gluten ou maladie coeliaque. Chez les personnes atteintes de la maladie coeliaque, l’ingestion de gluten entraîne une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle, qui crée une inflammation et endommage la paroi intestinale. C’est une maladie auto-immune, qui attaque la paroi de l’intestin grêle et entraîne une malabsorption des nutriments, en particulier du fer, du calcium et de l’acide folique.
Alors êtes-vous sensibles ou intolérants au gluten ?
Pour le savoir, le test le plus simple est d’arrêter complètement le gluten pendant plusieurs semaine.
NB : attention ! Seule une prise de sang et la présence ou non d’anticorps antitransglutaminase pourront confirmer la maladie coeliaque.
Avant de vous lancer dans cette expérience, sachez que vous pouvez suspecter un problème avec le gluten si vous souffrez de :
- douleurs abdominales et maux de ventre en tous genres
- diarrhées/ constipation, alternance des deux
- ballonnements, nausées, vomissements
- perte de poids
- douleurs et crampes
- fatigue chronique, somnolence, migraine
- troubles de la fertilité,
- ralentissement de la croissance chez l’enfant
- ostéoporose, maladie auto-immune ou troubles neurologiques.
Si vous vous sentez concernés, commencez par faire le test. Eliminez pendant 2 à 4 semaines :
- les principales sources de gluten (c’est l’idée!) : le blé, l’orge, le seigle, l’avoine (sauf s’il est précisé sans gluten) et les moins connu kamut et triticale.
- les sources cachées de gluten comme la plupart des plats préparés, les soupes en poudre, les vinaigrettes… regardez bien les étiquettes de vos produits habituels !!!
Faites le sérieusement parce que sinon c’est inutile. Pour que ce test fonctionne, il faut vraiment éliminer 100% du gluten de votre régime alimentaire sans aucune exception.
Si vous êtes intolérant vous verrez immédiatement un mieux-être. Ensuite, pour conforter le test, vous pourrez réintroduire le gluten petit à petit et voir comment vous réagissez.
Si l’intolérance est légère et que le pain nous manque trop, vous pourrez pratiquer la rotation biologique, c’est-à-dire consommer du gluten un jour sur cinq. Il faut trois jours à l’intestin grêle pour se reformer et un jour pour vérifier que tout va bien. Donc le cinquième jour, vous pourrez re consommer du gluten sans en pâtir.
Stop aux idées reçues sur le gluten !
1- Manger sans gluten fait perdre du poids. FAUX ! C’est un raccourci facile qui n’est pas tout à fait exact.
Ce qu’il se passe la plupart du temps, c’est qu’en supprimant le gluten, vous supprimez le pain, les pâtes, les biscuits, les quiches, les pizzas, les burgers et autres réjouissances. Vous mangez mieux et donc vous perdez du poids. Mais c’est bien le fait de rééquilibrer votre alimentation qui vous aide à perdre du poids pas le gluten en tant que tel.
Parce que si vous arrêtez le gluten tout en continuant à co sommer tous les substituts industriels au gluten ultra riche en sucre, vous ne consommez plus de gluten mais tellement de sucre que vous ne perdrez pas un gramme voire même l’inverse.
2- Manger sans gluten, c’est healthy. FAUX ! Comme pour le point précédent, pas forcément. Si vous troquez votre pain de mie industriel contre un autre pain de mie industriel sans gluten, votre vie ne sera toujours pas très saine, voire même pire.
Alors comment fait-on pour manger pas ou peu de gluten au quotidien ?
Je vous conseille dans un premier temps de vous tourner vers les aliments naturellement sans gluten plutôt que ceux ultra transformés devenu sans gluten mais bourrés d’auditifs, de sucre et autres..
C’est à dire :
- les fruits et légumes de saison crus ou cuits,
- les oléagineux (noix, noisettes, cajou, amandes…),
- les légumineuses (lentilles, pois cassés, haricots secs…),
- les graminées et pseudo-céréales (riz, quinoa, sarrasin..),
- toutes les protéines animales (viandes, poissons, œufs) et autres protéines végétales comme le tofu.
Largement de quoi se composer des assiettes complètes et gourmandes !
Je ne vais pas vous mentir, au début, limiter voir supprimer complètement le gluten, n’est pas simple à mettre en place. Il est indispensable de prendre un temps pour s’adapter, trouver des alternatives, tester de nouvelles recettes…
C’est aussi dans cette démarche que je vous accompagne en consultation, si nous identifions le gluten comme potentielle cause de vos symptômes, nous réorganisons votre alimentation, je vous propose des alternatives, je vous donne des idées de recettes… pour que la transition se passe pour le mieux.
Pour conclure, je dirais donc que :
- le régime strict sans gluten doit être suivi par les personnes intolérantes, allergiques, ayant des maladies inflammatoires chroniques, des douleurs…
- pour les autres, rappelez-vous que c’est la dose qui fait le poison. Adopter un régime pauvre en gluten peut vous apporter de nombreux bénéfices, au niveau de l’énergie notamment, et biensur du confort digestif.
Parlons-en si vous le souhaitez !
A bientôt.