Quel lien existe-t-il entre la fatigue, le stress, le cortisol et les glandes surrénales ? Quels sont les risques d’une surproduction ou d’un manque de cortisol ? Comment savoir si vos glandes surrénales sont épuisées et comment en prendre soin ?
Je vous explique tout ça dans cet article, que vous pouvez aussi écouter dans l’épisode 47 de mon podcast KINOA.
Lorsque nous parlons de fatigue ou d’épuisement, nous incriminons souvent la mauvaise hygiène de vie en générale et le stress en particulier.
C’est tout à fait pertinent mais savez vous pourquoi le stress nous épuise, nous, notre vitalité et nos glandes surrénales ?
Pour répondre à cette question, je vais vous expliquer le lien étroit qu’il existe entre tous les protagonistes de notre histoire, à savoir la fatigue, le stress, le cortisol et les glandes surrénales.
Commençons par quelques définitions pour poser le contexte :
- La fatigue et le stress je pense que vous savez ce que sais 🙂
- Le cortisol, pour sa part, c’est une hormone, la fameuse hormone du stress. Le cortisol participe à la production d’énergie en transformant nos réserves de graisse en sucres puis dirige ensuite cette énergie produite au bon endroit, comme dans les muscles de nos jambes par exemple si nous devons prendre la fuite ! En dehors des pics de stress, le cortisol contribue à aussi à diminuer l’inflammation, à réguler la glycémie et la pression artérielle et à maintenir l’équilibre énergétique de l’organisme, tout au long de la journée en suivant notre rythme biologique interne. Le taux est maximal le matin (pour nous permettre de démarrer la journée), il diminue tout au long de la journée et fini la journée à son niveau le plus bas. L’organisme peut alors se mettre au repos et l’hormone du sommeil, la mélatonine prend le relais.
- Les glandes surrénales quant à elles, sont 2 petites glandes, peu connues, situées au-dessus des reins. Ce sont elles qui sécrètent le cortisol. Ce sont des glandes endocrines c’est à dire qu’elles sécrètent des hormones directement dans la circulation sanguine… A l’opposé des glandes exocrines qui sécrètent des hormones ou d’autres substances dans un canal, comme le pancréas par exemple.
Tout commence par le stress…
- Face à une situation stressante, l’organisme entre en alerte et libère dans un premier temps de l’adrénaline pour répondre rapidement et efficacement. L’adrénaline va très rapidement mobiliser l’énergie disponible pour nous donner la force musculaire de combattre ou de fuir cette situation menaçante.
- Quelques minutes après, une autre hormone vient à sa rescousse c’est le cortisol. Le cortisol est synthétisé par les glandes surrénales à partir du cholestérol, c’est à dire qu’elle transforme les gras en sucre pour soutenir et appuyer l’action de l’adrénaline.
- Lorsque la situation redevient normale, notre organisme retourne au calme. Et à ce moment là, le cortisol fait différentes choses pour signifier la fin de l’état d’alerte mais il va aussi envoyer un puissant message de faim au cerveau. L’objectif est que le corps compense la perte d’énergie qu’il vient de subir pendant la montée de stress.
Ce qui explique donc très bien les fringales et les envies/besoins d’aliments réconfortants après une journée particulièrement stressante…
Et de nos jours, avec nos vie actives et ultra chargée, le problème est qu’il y a beaucoup de journées particulièrement stressantes. Du coup la production de cortisol (mais aussi d’adrénaline) est constante et à force nos glandes surrénales s’épuisent.
Lorsque le stress est ponctuel, les glandes ont la possibilité de se recharger et de refaire régulièrement leurs stocks de cholesterol et de progesterone nécessaires à la fabrication de cortisol et d’adrénaline mais, en état de stress prolongé, les glandes s’appauvrissent et s’épuisent, provoquant différents symptômes.
Autre soucis, notre corps ne fait pas la différence entre les différentes situations de stress et leurs différentes intensité. Ce qui signifie qu’il va produire du cortisol aussi bien dans les situations vraiment dangereuses que si vous êtes coincés dans les bouchons, en retard à un rendez-vous ou stressés par un dossier de travail.
Ceci entraine un excès fréquent de cortisol et de nombreux symptômes associés dont la prise de poids par exemple. Rappelez-vous l’appel à la faim dont j’ai parlé plus haut après le pic de stress pour refaire les réserves de graisses…
Ce qui explique, en partie, les grosses fringales que vous êtes nombreux à avoir le soir quand vous rentrez chez vous… après une journée bien stressante 🙂
Et pour couronner le tout, il y a des chances pour que la prise de poids liée au stress se concentre en priorité autour de la taille parce que les glandes surrénales sont situées dans le bas du dos au dessus des reins et, de cette manière, elles ont accès rapidement au stock de graisse pour produire le cortisol.
Notez aussi que pendant les périodes de stress, les cellules deviennent temporairement résistantes à l’insuline, l’hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Pourquoi ? Pour mobiliser au maximum l’énergie à partir du sucre dans le sang.
Donc si vous êtes très exposés au stress chronique, vous risquez plus qu’un autre personne de déclencher, à force, un diabète de type 2 insulino-résistant.
Et puis au bout d’un certain temps, si le mécanisme de réponse au stress est constamment sollicité, il va s’épuiser et le cortisol peut venir à manquer.
Trop de cortisol c’est pas bon mais pas assez non plus.
Une carence en cortisol peut mener à une forte anxiété, un état dépressif, de l’épuisement et au burn out.
Il y a quelques signes qui peuvent vous interpeller et vous faire penser à une carence en cortisol, je pense par exemple à un visage creusé, des cernes sous les yeux, des tâches brunes sur le visage, des douleurs articulaires, des conjonctivites, des allergies et biensûr des fringales sucrées, une prise de poids, une grosse fatigue chronique et dans le pire des cas lorsque le taux de cortisol est vraiment très bas un burnout.
Mais derrière ce trop ou pas assez de cortisol, il y a les glandes surrénales. Ce sont elles qui produisent le cortisol donc ça veut dire que s’il y a dérèglement de production de cortisol c’est parce qu’il y a dérèglement et épuisement des glandes surrénales.
On parle couramment de fatigue surrénale, c’est à dire une baisse de la capacité des glandes surrénales à fonctionner correctement.
C’est le début du cercle vicieux à base de café, sodas ou autres excitants pour lutter contre la fatigue et tenir le coup toute la journée.
La fatigue est le plus répandu et le plus important symptôme associé à un épuisement des surrénales mais ce n’est pas le seul. Il peut aussi y avoir comme conséquence des affections respiratoires comme de l’asthme ou des allergies, des pathologies auto-immunes et des maladies inflammatoires chroniques.
Avant d’en arriver là, voici quelques signes que vos glandes surrénales sont épuisées : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, insomnie, hypoglycémie, problème de concentration, vertiges au lever, baisse d’énergie, nervosité, souffle court, crampes, sensibilité à la lumière, troubles digestifs, pulsions alimentaires, dérèglement de la thyroïde…
Vous n’êtes pas obligée d’avoir tous ces symptômes, mais au moins quelque uns.
Pour tester le fonctionnement de vos glandes surrénales, reposez-vous pendant 5 minutes, puis prenez votre tension artérielle. Levez-vous et prenez immédiatement une autre lecture de tension. Si la lecture est inférieure lorsque vous êtes debout, vous pouvez soupçonner un ralentissement des glandes surrénales.
Les 4 phases qui expliquent l’épuisement des surrénales
- La première étape : l’alerte ponctuelle. Il y a une situation de stress, le corps y répond en libérant de l’adrénaline puis du cortisol. Lorsque la situation est passée, le corps retrouve son équilibre.
- La 2ème étape : le maintien de l’alerte. Dans cette phase, le stress est persistant et même si la réponse de notre corps est toujours ok, les surrénales commencent à emprunter la progestérone et la testostérone du système de reproduction pour les convertir en cortisol. D’où les problèmes d’infertilité chez les grands stressés. En général à cette étape on sent une baisse d’énergie quand le corps se relâche. C’est souvent à cette étape qu’apparaissent des subterfuges comme le café ou les sucreries pour faire illusion de recharger en énergie.
- La 3ème étape : la résistance. A ce moment là, le corps continue de répondre au stress tant qu’il peut mais un déséquilibre se crée au niveau des hormones sexuelles. Si vous êtes dans cette phase, vous sentez que la fatigue se généralise, vous manquez peut-être un peu d’enthousiasme, vous enchainez les infections, votre libido est en baisse… cette étape peut malheureusement durer des mois et des années avant d’aboutir ou pas selon les cas à la dernière étape, celle du burnout.
- La 4ème étape : l’épuisement des surrénales. Dans cette phase, le corps a épuisé ses capacités de production d’hormones et son niveau de cortisol chute radicalement. Le “burnout” survient. Cette dernière étape vers l’épuisement des surrénales est caractérisée par une fatigue extrême, une libido inexistante, de l’irritabilité, un état dépressif et anxieux, de l’insomnie, une perte d’appétit et de poids associée, et un désintérêt général de la vie.
Pour se sortir de cette étape, le corps peut aller stimuler la glande thyroïde pour activer le métabolisme et fournir l’énergie nécessaire pour répondre aux besoins du stress. Mais sur le long terme, la thyroïde sera incapable de maintenir un métabolisme normal du corps et on finir aussi par l’épuiser.
Comment prendre soin de ses glandes surrénales ?
Il aura fallu du temps pour que vos glandes surrénales s’épuisent, il vous faudra de la patience, de la détermination et une sérieuse envie de revoir votre mode de vie pour les remettre en forme.
Les soutenir nutritionnellement
Comme toujours je vous invite à aller plutôt vers des aliments bruts, non transformés, des aliments de qualité et des légumes bio et de saison. Les règles alimentaires sont les mêmes que celles que j’ai déjà très souvent évoquése pour rester en santé.
Plus spécifiquement, je vous recommanderai ici de :
- Prendre une collation l’après-midi pour éviter la chute de cortisol qui se produit généralement vers 15-16h00. Un yaourt, quelques amandes, un pudding de chia, il vous faut des protéines.
- Consommer suffisamment de protéines, animales ou végétales.
- Limitez votre consommation de sucres raffinés (pain blanc, biscuits, farine blanche, pâtes blanches… ils font fluctuer la glycémie en permanence et c’est un des facteurs qui à terme va épuiser les surrénales.
Apaiser votre stress
Pour vous y aider, je vous invite à écouter ou à réécouter l’épisode 16 de mon podcast dans le quel je partage avec vous ma boite à outils anti-stress.
J’y parle, entre autre, de l’importance de la respiration, du sommeil, de l’activité physique, du temps pour soi mais aussi du magnésium, de la positive attitude et du moment présent.
Et puis parfois, lorsque le stress de votre vie est si important, l’alimentation et les techniques de gestion du stress mises en place ne suffiront pas à nourrir correctement vos glandes surrénales et quelques compléments naturels pourront vous aider à maintenir ou à retrouver vos glandes surrénales en bonne santé.
Je pense par exemple à la gelée royale fraiche hyper nutritive, la vitamine C indispensable à la sécrétion des hormones, les vitamine B5 et B6 et mes petites préférées : les plantes adaptogènes comme la rhodiola, l’ashwangandha ou autres qui aident l’organisme à construire une réponse adaptée au stress avec des quantités de cortisol plus faibles que celles qui seraient nécessaires sans leur utilisation et qui facilitent aussi un retour à la normale plus rapide des surrénales.
N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez faire le point, retrouver de l’énergie et prendre soin de vous !