Quel est le lien direct entre les efforts physiques et les troubles digestifs ?
Je vous explique tout ça dans cet article que vous pouvez également écouter dans l’épisode 70 de mon podcast KINOA.
Beaucoup de sportifs se plaignent de troubles digestifs qui les gênent pendant l’effort et qui limitent leurs performances. La naturopathie peut aider à comprendre les causes de ces désagréments et à les solutionner.
Je ne compte plus le nombre de sportifs que j’ai pu accompagner qui avaient des troubles digestifs et grâce à qui j’ai compris petit à petit le lien étroit entre leur niveau de performance et le bon fonctionnement de leurs intestins.
Ce qui n’est pas étonnant puisque selon les chiffres, 30 à 50% des sportifs souffrent de troubles digestifs.
Quel est le lien entre troubles digestifs et effort physique ?
- Les troubles digestifs du sportif peuvent être causés par les chocs au sol. Particulièrement pour les coureurs de fond ou les triathlètes, les impacts au sol vont générer des ondes de choc dans tout l’organisme et en particulier au niveau abdominal ce qui peut créer des microtraumatismes et fragiliser la muqueuse digestive, entraînant saignements, inflammation et douleurs.
- Le corps réparti son énergie selon la priorité du moment. Le corps est fait de telle sorte que nous n’avons pas l’énergie disponible pour tout faire à la fois : digérer, faire de l’exercice et penser. Ce qui explique qu’il est plus ou moins difficile de faire un effort musculaire avec l’estomac rempli ou encore de se concentrer sur quelque chose en phase de digestion.
Pendant un effort prolongé, les muscles vont solliciter plus d’énergie et le débit sanguin va aller en priorité vers les muscles et donc moins vers les fonctions digestives.
L’intestin sera alors moins irrigué, ce qui entraine une chute de l’apport d’oxygène et de nutriments et donne lieu à des atteintes tissulaires locales. Ce phénomène est appelé ischémie.
Ce ralentissement de la digestion et de l’absorption des nutriments peut causer une fatigue intense, mais aussi des diarrhées et des vomissements. De plus, la stagnation des aliments dans l’intestin entraînera de la fermentation avec production de gaz plus importante, s’accompagnant de ballonnements.
A la fin de l’effort physique, le sang va retourner vers l’intestin, chargé en déchets et en oxygène. L’augmentation brutale de l’apport d’oxygène aux tissus digestifs va provoquer un afflux massif de radicaux libres qui vont endommager les cellules de la muqueuse intestinale et les jonctions serrées, conduisant à la perte d’étanchéité de la muqueuse. Ce phénomène est appelé reperfusion.
>>> C’est la répétition de ces épisodes d’ischémie et de reperfusion qui atteint les cellules et entraine l’hyperperméabilité intestinale.
- L’alimentation avant et pendant l’effort a des conséquences directes sur votre bien-être digestif.
Une alimentation riche en fibres irritantes comme celle des céréales complètes, des légumineuses ou des crudités, peu de temps avant un effort pourra être responsable d’inconfort. Idem avec les aliments trop gras et les produits laitiers animaux compliqués à digérer. - Le délai trop cours entre la fin de votre dernier repas et le début de l’épreuve. Comme le corps doit choisir entre nourrir vos muscles et digérer, si vous commencez à solliciter vos muscles, il va mettre son énergie en priorité sur cette tâche au détriment donc il sera préférable d’avoir fini de digérer à ce moment là. Sinon ça fermente, ça putréfie, ça ballonne, ça pèse et ça peut être douloureux.
- Le manque d’hydratation est aussi un risque d’augmentation du phénomène d’ischémie. A l’inverse si vous buvez trop vous allez distendre votre estomac et vous pourrez être gênés par des douleurs abdominales ou des envies de vomir.
- L’abus de médicaments, et particulièrement d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), si prisés par les sportifs. Ils peuvent entraîner des dysbioses intestinales, des perturbations de la flore microbienne de l’intestin et accélérer fortement l’altération de la muqueuse.
Vos troubles digestifs peuvent être dûs à votre pratique sportive mais c’est un cercle vicieux puisque des troubles digestifs au repos, quelle que soit leur intensité, seront aussi probablement majorés à l’effort.
Comment éviter/compenser les troubles digestifs à l’effort ?
En prenant soin de votre muqueuse intestinale !
- Portez votre attention sur le ou les repas précédents votre effort. Un repas trop proche (c’est à dire inférieur à 2 ou 3h), un repas trop lourd, trop difficile à digérer ou trop complexe, c’est à dire contenant trop de mélanges d’aliments, risque de causer des difficultés digestives pendant l’effort.
- Pensez à soutenir ou réparer votre muqueuse intestinale sur le fond, entre les périodes d’intensité élevée. Je vous invite à profiter des périodes de récupération et de transition pour vous occuper de votre système digestif !
- Pensez aux Oméga 3, qui sont de super anti-inflammatoires et reconstituant de la muqueuses intestinale. Vous les trouverez dans les poissons gras, les oeufs mais aussi les huiles de colza, de lin ou de cameline par exemple.
- Complémentez-vous selon les besoins avec des probiotiques, du collagène, de la L-Glutamine ou encore des anti-oxydants. En complément biensur d’un régime alimentaire adapté avant, pendant et après l’effort.
La restauration d’un écosystème intestinal équilibré représente une démarche essentielle pour le sportif souffrant de troubles intestinaux chroniques à l’effort.
Si vous souhaitez que nous envisagions votre cas particulier, n’hésitez pas à me contacter pour faire un bilan 🙂