Peut-être en avez-vous déjà entendu parler, sans trop savoir ce que c’était… Et pourtant, ce muscle joue un rôle fondamental dans notre posture, notre digestion, notre stress, et même nos émotions.
Découvrez dans cet article ce qu’est le psoas, à quoi sert il, et surtout comment en prendre soin pour apaiser nos ventres et retrouver de l’énergie essentielle et même transformative.
Vous pouvez également écouter cet article dans l’épisode 172 de mon podcast KINOA.
Qu’est-ce que le psoas exactement ?
Imaginez un muscle profond, niché au cœur de votre corps, qui relie votre colonne vertébrale à vos jambes, traverse votre abdomen et côtoie tous vos organes digestifs. Un muscle si puissant qu’il influence votre posture, votre respiration, votre digestion, et même vos émotions. Ce muscle, c’est le psoas.
Le psoas – ou “muscle ilio-psoas”– est en réalité un ensemble de deux muscles : le psoas major et l’iliaque, d’où son appellation de muscle ilio-psoas. Il prend naissance sur les vertèbres lombaires, descend à travers le bassin et va s’attacher sur le fémur. C’est le seul muscle qui relie le haut du corps au bas du corps, votre tronc à vos jambes si vous voulez.
Ce qui rend ce muscle particulièrement fascinant, c’est sa proximité avec nos organes digestifs. Le psoas traverse littéralement votre abdomen, entourant votre intestin grêle, votre côlon et tous ces organes essentiels à votre digestion.
Dans la médecine traditionnelle chinoise, le psoas est considéré comme « le muscle de l’âme ». Les praticiens chinois le voyaient comme le siège de notre énergie vitale, le fameux « chi » ou « qi ». Ils croyaient que la tension dans ce muscle pouvait bloquer cette énergie vitale et créer des déséquilibres profonds dans tout l’organisme.
Dans les traditions yogiques indiennes, ce muscle est associé au premier chakra, Muladhara, le chakra racine. Ce centre énergétique est lié à notre sentiment de sécurité, d’ancrage et de stabilité. Un psoas équilibré nous permet d’être connectés à la terre, d’être présents dans notre corps et de nous sentir en sécurité.
Les chamans et guérisseurs de nombreuses cultures considéraient ce muscle comme un réservoir émotionnel. Et ils n’avaient pas tort ! La science moderne confirme aujourd’hui que le psoas est intimement lié à notre réponse au stress. C’est le premier muscle qui se contracte face à une menace, activant notre réponse « combat ou fuite ». Imaginez toutes ces tensions accumulées, jour après jour, année après année…
Le lien entre le psoas, les émotions
Le psoas est intimement lié à notre système nerveux autonome, particulièrement au système nerveux sympathique – celui qui gère notre réponse « combat ou fuite ». Anatomiquement, puisque le psoas est directement connecté au diaphragme par des tissus fasciaux et est entouré de ganglions nerveux importants. Mais aussi parce que le psoas, en tant que fléchisseur officiel de hanche, est essentiel dans la réponse au stress par ces deux actions : il nous permet à la fois de courir pour fuir ou de nous recroqueviller en position fœtale pour se protéger. C’est pourquoi il se contracte immédiatement face à une menace.
Dans notre monde moderne, nous sommes constamment exposés à des stress chroniques – embouteillages, notifications incessantes, soucis financiers, tensions professionnelles surcharge mentale…et même si nous ne fuyons pas physiquement et ne combattons pas plus, notre psoas reste quand même en état de tension permanente, il est prêt à l’action, tout le temps, sans jamais pouvoir relâcher complètement cette tension puisque notre stress est chronique.
Le lien entre le psoas le système digestif
Le stress chronique a un impact direct sur notre digestion car en situation de stress comme je vous l’explique ci-dessus, notre corps met en pause les fonctions « non essentielles » comme la digestion pour mobiliser toute l’énergie vers les muscles et le cerveau. C’est pourquoi nous souffrons de plus de problèmes digestifs en période de stress.
Mais le lien va encore plus loin, un psoas tendu peut physiquement :
- Comprimer les nerfs vagues qui innervent notre système digestif
- Restreindre le flux sanguin vers les organes digestifs
- Limiter les mouvements péristaltiques naturels des intestins
- Créer une pression directe sur l’estomac, le foie et les intestins
- Altérer la position et le fonctionnement du diaphragme, affectant notre respiration profonde nécessaire à une bonne digestion
Des recherches émergentes suggèrent que le psoas pourrait jouer un rôle dans ce qu’on appelle « l’axe intestin-cerveau » – cette communication bidirectionnelle entre notre système nerveux central et notre système nerveux entérique (celui qui gère notre système digestif).
À un niveau encore plus profond, le psoas semble avoir la capacité de « stocker » nos traumatismes et nos émotions non exprimées. C’est ce qu’on appelle « la mémoire musculaire émotionnelle ».
Lorsque nous vivons une expérience traumatisante ou émotionnellement intense sans pouvoir l’exprimer ou la traiter pleinement, notre corps – et particulièrement notre psoas – vont l’imprimer c’est à dire maintenir cette tension comme une empreinte physique de l’expérience. C’est pourquoi certaines personnes peuvent ressentir une libération émotionnelle profonde lorsqu’elles travaillent à détendre leur psoas.
En yoga par exemple, lors des ouvertures de hanches, on dit que cela aide à se libérer des émotions anciennes qui se stockent dans les hanches. Mais les hanches sont des articulations donc ne stockent rien, c’est plutôt le psoas qui stocke nos émotions.
J’ai déjà vu des yogis fondrent en larmes pendant des exercices d’ouverture de hanches et donc de relâchement du psoas, libérant des émotions qu’elles n’avaient pas conscience de retenir. Cette libération s’accompagne souvent d’une amélioration spectaculaire des symptômes digestifs.
De quelle façon un psoas tendu peut affecter votre digestion ?
Le psoas traverse littéralement la cavité abdominale, à proximité immédiate de nos organes digestifs donc le lien de proximité est établit et ça signifie concrètement qu’un muscle psoas trop tendu va pouvoir affecter notre digestion à plusieurs niveaux :
- Un psoas contracté peut physiquement comprimer les intestins, et de ce fait, limiter leur capacité à se déplacer et à fonctionner correctement. Imaginez essayer de faire passer de la nourriture dans un tuyau qui serait pincé au milieu – c’est exactement ce qui se passe ici !
- La tension du psoas peut venir restreindre la circulation sanguine vers les organes digestifs, limitant l’apport en oxygène et en nutriments nécessaires à leur bon fonctionnement.
- Notre cher nerf vague, le chef d’orchestre de notre sytème nerveux autonome, essentiel pour activer notre mode « repos et digestion » peut être comprimer par un psoas tendu et donc maintenir le corps en état d’alerte plutôt qu’en mode digestif.
- Un psoas contracté va limiter les mouvements du diaphragme, conduisant à une respiration plus superficielle. Or, une respiration profonde et abdominale est essentielle pour masser naturellement nos organes digestifs.
En langage symptômes, cela signifie qu’un psoas trop tendu en continu pourra être en cause en cas de :
- Ballonnements et gonflements
- Constipation chronique
- Syndrome du côlon irritable
- Difficulté à digérer correctement les aliments
- Reflux acide
- Douleurs abdominales diffuses
- Sensation de « nœud » dans l’estomac
J’espère maintenant, qu’à ce stade, vous êtes convaincues de l’importance capitale de ce muscle souvent négligé. Car en plus des bienfaits digestifs que nous venons d’explorer, un psoas équilibré vous apportera de nombreux autres avantages comme une amélioration de votre posture, moins de risques de douleurs lombaires et cervicales, une respiration plus profonde en libérant le diaphragme, une plus grande stabilité, un meilleur équilibre, une meilleure circulation de l’énergie vitale dans tout le corps, la capacité à mieux ressentir et exprimer nos émotions -plutôt que de les « stocker » dans nos tissus – et un mouvement plus fluide : que ce soit pour marcher, courir ou danser, un psoas équilibré permet des mouvements plus gracieux et sans douleur.
Et le plus important : un psoas détendu vous permettra d’accéder à un état de calme profond, activant votre système parasympathique – ce fameux mode « repos et digestion » essentiel à toute votre santé digestive et globale.
Comment prendre soin de ce muscle vital ?
Je vous partage mes stratégies préférées, celles que j’utilise quotidiennement et que je propose dans mon accompagnement Happy Belly, Happy Life.
- L’étirement du psoas en fente basse :
Mettez-vous en position de fente, un genou au sol. Assurez-vous que votre genou avant est aligné avec votre cheville. Poussez doucement votre hanche avant vers l’avant tout en gardant le tronc droit. Vous devriez sentir un étirement à l’avant de la hanche de la jambe arrière. Maintenez 30 secondes de chaque côté. - Techniques de respiration pour le psoas :
La respiration diaphragmatique est particulièrement efficace pour détendre le psoas, étant donné la connexion fascia entre ces deux structures.
Respiration ventrale : Allongez-vous sur le dos, une main sur le ventre. Inspirez profondément par le nez en gonflant votre ventre (pas la poitrine). Expirez lentement par la bouche en laissant votre ventre se dégonfler naturellement. Répétez pendant 5 minutes.
La respiration 4-7-8 : Inspirez par le nez pendant 4 secondes, retenez votre souffle pendant 7 secondes, puis expirez lentement par la bouche pendant 8 secondes. Cette technique active puissamment le système parasympathique et détend le psoas.
- Pratiques de mouvement conscient :
Le balancement du bassin : Allongez-vous sur le dos, genoux pliés. Basculez doucement votre bassin d’avant en arrière, en appuyant le bas du dos contre le sol puis en créant un petit espace. Ce mouvement doux mobilise le psoas sans le stresser.
Mouvements fluides inspirés du tai-chi : Des mouvements lents et fluides comme ceux pratiqués en tai-chi ou qi gong sont excellents pour détendre progressivement le psoas. Imaginez que vous dessinez de grands cercles avec vos hanches.
La marche consciente : Marchez lentement en prêtant attention à chaque pas, en sentant le transfert de poids d’une jambe à l’autre. La marche active le psoas de manière naturelle et rythmique.
- Ajustements du mode de vie :
Limitez la position assise prolongée : Si vous travaillez assis, levez-vous au moins toutes les 30 minutes pour étirer doucement vos hanches.
Adoptez une meilleure ergonomie : Assurez-vous que vos pieds touchent le sol lorsque vous êtes assis, et que vos hanches sont légèrement plus hautes que vos genoux.
Dormez dans une position qui respecte votre psoas : Évitez de dormir sur le ventre, ce qui hyper-tend le psoas. Si vous dormez sur le côté, placez un oreiller entre vos genoux.
J’espère vous avoir fait découvrir l’importance cruciale de ce muscle grand oublié qu’est le psoas. Des traditions ancestrales aux découvertes scientifiques modernes, le psoas apparaît comme un élément central de notre santé physique, émotionnelle et digestive.
Vous l’aurez compris, le psoas, ce n’est pas juste un muscle de la hanche : c’est un véritable carrefour de santé. Un muscle qui parle de nous, de notre manière de vivre, de gérer nos tensions… et qui peut, quand on en prend soin, devenir un allié précieux pour retrouver un ventre calme, une posture stable et une énergie plus fluide.
Et si vous sentez que vous avez envie d’aller plus loin, de réconcilier votre corps, votre digestion et votre stress… n’hésitez pas à découvrir mon programme Happy Belly, Happy Life, dans lequel nous allons encore plus loin avec une méthode douce, naturelle et complète.