Qu’est-ce que la patience vient faire ici ? Quel lien avec les troubles digestifs et les pathologies chroniques ?
Je vous explique tout ça dans cet article, que vous pouvez également écouter dans l’épisode 92 de mon podcast KINOA.
“La patience est amère, mais son fruit est doux” Aristote
Définition de la patience
Être patient c’est la capacité à accepter ou à tolérer l’attente, la difficulté ou le mécontentement sans s’énerver ou être contrarié.
C’est une qualité qui rend notre quotidien plus agréable et moins stressant. C’est grâce à elle que l’on est capable de garder notre calme quand on est coincé dans les bouchons, quand on fait la queue à la caisse du supermarché ou quand on souffre d’une pathologie chronique comme des troubles digestifs ou une maladie inflammatoire de l’intestin…
Parce qu’au delà de nous aider à mieux vivre nos symptômes, la patience nous permet de réaliser des transformations profondes dans notre vie. C’est une vertu dont nous avons besoin pour créer des choses sur le long terme et pour atteindre nos objectifs quelqu’ils soient.
Lorsque vous souffrez de troubles digestifs chroniques, il a fallut des années pour que ça s’installe donc…. Quoi que vous mettiez en place, il va falloir du temps pour en venir à bout !
Mais ce n’est pas simple d’intégrer ça !
Vous êtes nombreux en consultation à me demander : « si je fais tout bien ce que vous me recommandez, en combien de temps vais-je aller mieux ? 1 semaine ? 2 semaines ? »
Ce n’est que le reflet du monde dans lequel on vit : un monde dans lequel on veut tout, tout de suite. Malheureusement ce n’est pas si simple.
Nous sommes tous différents face à la notion de patience !
Quand certains vont s’agacer dès qu’il y a un peu d’attente à la caisse d’un magasin, d’autres vont pouvoir patienter des heures pour déjeuner dans un super restaurant qui ne prend pas de réservation.
Qu’est-ce qui nous rend impatients ?
- Quand les choses ne se passent pas comme on le souhaite. Pour reprendre l’exemple des troubles chroniques : vous pensiez qu’en modifiant votre assiette comme vous l’a dit votre chère naturopathe tout rentrerait dans l’ordre, et vous vous rendez compte au bout de quelques jours que c’est toujours pas ça => vous vous impatientez. Vous ne voyez pas de résultats immédiats, vous doutez sur le processus. Vous ne vous attendiez pas à ça.
- Quand on ne contrôle pas les choses. Si je reprends mon exemple : ma naturopathe m’a dit de suivre un programme pour soulager mes symptômes, les résultats ne sont pas immédiats, je n’ai pas la main sur la méthode, je ne peux donc pas accélérer les choses, je dois juste continuer à croire que ça va aller mieux, je n’ai pas la main sur le protocole, je m’impatiente.
- Quand on est stressé. Lorsqu’on est submergé par le stress, on perd très vite patience. On veut que les choses aillent plus vite. Parce qu’on se dit que plus les choses iront vite, plus on pourra se libérer rapidement de notre stress. Le stress alimente donc notre impatience.
- Quand on a pas appris à être patient. Comment avez-vous été élevé ? Comment élevez-vous vos enfants ? Pour ma part je ne suis pas un bon exemple parce j’ai presque toujours tout eu rapidement lorsque j’étais enfant, et je me rends compte qu’aujourd’hui que je ne laisse pas beaucoup attendre mes enfants, lorsqu’ils me demandent quelque chose. Je suis donc en train de rendre mes enfants impatients. Je travaille dessus mais ce n’est pas si simple.
Et pourtant la meilleure chose que nous pouvons faire pour nos enfants c’est bien de leur apprendre le temps long et le plaisir de l’attente. Apprendre à attendre, apprendre que tout vient à qui sait attendre finalement c’est un vrai beau cadeau qu’on peut faire à nos enfants. Et ça leur servira dans tous les domaines de leur vie.
Les avantages à être patient !
La patience permet de faire des choses plus grande, aller au bout d’un grand projet, qu’il soit professionnel ou de guérison.
L’accomplissement demande des années de travail. Sans patience, vous ne pourrez pas surmonter les difficultés que cela présente.
Beyoncé avait peut-être une belle voix à la base mais c’est son travail et sa patience qui lui ont permis de révéler son talent. Idem pour tous les grands champions sportifs.
Et puis être patient permet aussi de ne pas se précipiter et de faire de meilleures choses, plus qualitatives que quantitatives.
Parfois l’impatience nous pousse à vouloir aller trop vite, à bâcler notre travail, à interrompre un protocole de guérison parce que les résultats n’arrivent pas assez vite. C’est dommage. Avec un peu plus de temps et de patience ça aurait marché et du coup vous passez à côté de beaux résultats uniquement par manque de patience.
Et c’est justement pour que vous reteniez bien cela que j’ai eu envie de faire cet épisode de podcast sur la patience.
Il m’arrive de rencontrer des personnes en consultation qui s’impatiente du temps d’amélioration de leurs symptômes ou de la perte de leurs kilos en trop. Permettez-moi de vous rappeler que vos symptômes et vos kilos en trop ne sont pas apparus hier donc ils ne vont pas disparaître demain.
Selon vos troubles, selon vos pathologies, selon votre mode de vie, selon votre environnement, selon vos contraintes, selon vos habitudes, selon vos croyances limitantes, selon votre niveau de stress, selon aussi votre âge ou encore vos antécédents, le soulagement ou la guérison de vos symptômes peuvent prendre plus ou moins de temps.
C’est normal et c’est tant mieux.
Comme je vous l’expliquais dans l’épisode 85 du podcast dans lequel je parle de ma Maladie inflammatoire chronique de l’intestin, j’ai été diagnostiqué d’une RCH en 2015 et il m’a fallut plus de 5 ans avant de parvenir à endormir ma pathologie durablement.
5 ans de test, d’expérience, de joie puis de déception, bref 5 ans de patience pendant lesquelles je n’ai jamais renoncé. J’aurais pu abandonner à tout moment et me tourner vers un traitement médical classique qui aurait calmer mes symptômes plus rapidement. Mais je savais que si je mettais les pieds dans cette voie c’était l’engrenage et surtout que je n’allais pas régler les causes.
Donc j’ai appris la patience, sur le tas comme on dit, et aujourd’hui j’en goûte le doux fruit si je reprends la citation d’Aristote du début de l’article 🙂
Vous voyez ce que je veux dire ?
C’est super important d’avoir conscience de ça. Je sais que lorsqu’on souffre on a envie que ça s’arrête le plus vite possible, je le comprends, je suis passée par là, mais je ne crois pas aux pilules magiques sans effets secondaires ou contre partie douteuses.
La seule et unique façon de se sortir naturellement de troubles chroniques c’est de travailler les causes, et ça prend forcément un peu (ou beaucoup) plus de temps.
Vouloir aller bien tout le temps et immédiatement, sans rechute dans des moments difficiles, n’est ni possible ni souhaitable.
Quelques techniques pour vous aider dans cette voix de la patience et du temps long.
Tout d’abord il faut différencier le besoin de patience immédiat lorsque la pression monte et l’apprentissage de la patience sur le long terme.
Dans les cas de besoins de patience immédiate comme lorsqu’on bout intérieurement parce qu’on est coincé dans des embouteillages, la meilleure solution est de respirer un bon coup ou de penser à autre chose, de positiver et de profiter de cette attente pour appeler une copine par exemple.
Pour travailler votre patience sur le long terme, vous devrez :
1- Redéfinir vos attentes
On perd souvent patience quand ce qui se passe dans la réalité ne correspond pas à nos attentes. Et le problème est d’autant plus vrai quand nos attentes sont irréalistes.
Donc je vous propose de commencer par revoir vos attentes ! Soyez réalistes avec vous-même et ne mettez pas la barre trop haute, sinon forcément la déception que les résultats n’arrivent pas assez vite à votre goût va entraîner de l’impatience et aussi de la frustration.
2- Adopter des activités qui développent la patience comme :
- La méditation : Certains trouveront peut-être que 5 minutes, assis à ne rien faire, constituent un temps interminable, mais avec la pratique, ça peut devenir plaisant je vous assure 🙂 Et puis vous verrez qu’ensuite, dans n’importe quels moments d’attente, la méditation pourra vous servir.
- La marche en pleine conscience : Au lieu de marcher le plus vite possible, je vous invite à essayer de ralentir le pas. Prenez le temps de respirer les odeurs, de sentir le vent sur votre visage, le sol sous vos pieds et d’observer le paysage.
- La pleine conscience au quotidien. Manger, se brosser les dents, prendre une douche… Tout peut et devrait être fait en pleine conscience. Au lieu de vous laisser emporter par vos pensées quand vous faites ces choses, essayez plutôt de vous ancrer dans le présent et de porter votre attention sur ce que vous ressentez quand vous le faites.
Ces petits exercices permettent de ralentir le rythme et de rester plus présent et d’accepter plus facilement le temps long.
Ce sera sûrement un peu difficile au début si vous êtes de nature très impatiente mais c’est sans aucun doute la meilleure voix pour travailler dessus.
Vous essayez et vous me dites ?
A bientôt !