Après les douleurs, la fatigue est une des plus grandes difficultés lorsqu’on souffre d’une maladie inflammatoire de l’intestin (MICI) !

D’où vient-elle ? Comment la prévenir et vivre avec ?

Je vous explique tout ça dans cet article, que vous pouvez également écouter dans l’épisode 91 de mon podcast KINOA.

Je vous ai déjà parlé de la fatigue et de comment la vaincre grâce à la naturopathie dans l’épisode 34 de mon podcast KINOA.

Si j’en reparle aujourd’hui c’est parce que la fatigue est le fléau qui empoisonne aussi et pas qu’un peu, la vie des personnes atteintes de MICI. C’est même le symptôme le plus important après les douleurs.

Qu’entend-on par fatigue ?

C’est pas toujours simple de donner une définition précise de la fatigue tellement elle peut se manifester de nombreuses manières. Mais on pourrait proposer qu’il s’agisse d’une plainte résultant d’un déséquilibre entre ce qui doit être accompli et ce qui peut l’être.

On va distinguer :

  • La fatigue physiologique : c’est la « bonne fatigue », celle qui est consécutive à l’effort et disparaît avec le repos.
  • La fatigue pathologique et chronique : c’est la fatigue qu’on appelle aussi l’asthénie. Cette fatigue n’est pas forcément liée à l’effort et ne disparaît pas avec le repos. L‘asthénie peut être d’ordre somatique, c’est-à-dire en rapport avec une pathologie identifiée ou psychologique, c’est à dire liée à un syndrome anxieux ou dépressif. C’est la fameuse fatigue nerveuse. Dans le cadre des MICI, fatigue somatique et fatigue psychologique sont souvent entremêlées.

La fatigue touche en moyenne 10 à 20% de la population globale mais dans le cas des MICI on est plutôt entre 45 et 85% au cours des poussées et entre 20 et 40% en phase de rémission, ce qui est énorme et surprenant aussi parce qu’on pourrait penser qu’en phase de rémission, la fatigue n’a plus lieu d’être.

Quelles sont les causes de la fatigue liée aux MICI ?

Et bien comme toujours il n’y a pas une seule cause mais plusieurs facteurs en jeu : l’inflammation biensur mais pas que puisqu’on note aussi comme causes les conséquences plus indirectes des MICI à savoir une carence en fer, la dénutrition, l’anxiété…

Si vous devez assez naturellement comprendre le lien entre carences diverses et la fatigue, revenons un instant le lien principal entre la fatigue et l’inflammation.

Le lien entre état inflammatoire et fatigue

L’inflammation chronique participe à la fatigue par l’action de certaines protéines pro-inflammatoires produites en excès au cours des MICI. Ces protéines c’est la CRP ou protéine C réactive.
Ces protéines, sont un des marqueurs biologiques utilisé pour constater une inflammation du corps. On dose la quantité présente dans le sang via des analyses classiques.
Lorsque le taux s’élève, l’un des symptômes ressentis peut être une fatigue inhabituelle.

Pour ceux que ça intéresse, je vous explique rapidement le mécanise :

  • Pour faire face aux agents pathogènes/étrangers, le corps active notre système immunitaire.
  • Le système immunitaire se compose de différents acteurs, dont les macrophages, cellules immunitaires présentes dans tous les tissus.
  • Ces cellules macrophages produisent des cytokines qui, une fois propulsées dans le corps, stimulent la production de protéine C réactive (CRP) par le foie. Un élément dont la quantité est donc corrélée à la réponse inflammatoire de notre corps.

Vous me suivez toujours ?

Si je vous ai perdu, retenez simplement qu’en phase inflammatoire votre corps fabrique des protéines CRP qu’on retrouve dans le sang et qui permettent d’identifier une inflammation lors d’une analyse sanguine.

L’inflammation dont on parle n’est ni plus ni moins qu’une réaction de notre système immunitaire, face à une agression externe. Et c’est cette sollicitation ponctuelle en cas de grippe par exemple qui va nous mettre à plat ou cette sollicitation chronique en cas de MICI qui va nous fatiguer sur la durée à chaque poussée inflammatoire.
Ceci explique pourquoi plus de 80 % des patients MICI se disent fatigués en cas de poussée inflammatoire.

Maintenant comment expliquer la fatigue persistante chez certain même en phase de rémission ?

Et bien il semblerait que même lorsque les marqueurs de l’inflammation, comme la CRP, redeviennent normaux, la fatigue ne disparaît vraiment que lorsque les lésions intestinales sont réparées. En fait, il y a plusieurs niveaux de rémission et finalement tant que la fatigue persiste c’est que le corps est encore en train de lutter et de réparer quelque chose même si les symptômes physiques visibles ont disparus.

Comment lutter contre cette fatigue pathologique ou plutôt peut-être comment essayer de la prévenir et comment s’y adapter puisque vous l’aurez compris, le niveau de fatigue est très lié au niveau de l’inflammation.

En période de poussée, pour éviter le plus possible d’accentuer la fatigue inhérente à la pathologie, il va falloir ;

  • PRIORISER ! C’est à dire donner à votre corps le maximum d’énergie pour l’aider à se rétablir et donc faire le tri dans tout le reste. Vous n’allez garder sur votre TO DO que l’urgent et le prioritaire.
    Vous allez découper vos missions en petites actions puis vous fixer 1, 2 ou 3 priorités journalières maximum, à ajuster selon votre cas particulier.
    C’est très important ! Même pour après, lorsque vous serez en rémission, je vous déconseille de repartir tête baissée à fond les ballons sinon la rechute est proche.
  • S’ADAPTER ! Il va aussi falloir vous adapter à votre fatigue, c’est à dire tenir compte de vos besoins de pauses et de sommeil. C’est pas parce qu’avant la maladie vous n’étiez jamais fatigué qu’il ne faut pas assumer maintenant d’avoir besoin de pause. Essayez aussi d’observer les moments de la journée pendant lesquels vous êtes plus en forme ou à l’inverse plus fatigués et adapter votre travail autant que possible, que ce soit en terme d’horaires ou de tâches à effectuer. N’oubliez pas non plus de faire des pauses régulièrement dans votre journée, même une sieste si vous pouvez.
  • DÉLÉGUER ! Toujours dans la même optique, je vous invite à déléguer le plus possible, que ce soit au travail ou chez vous. Faites-vous aider pour les tâches ménagères, impliquez davantage votre moitié, votre famille et vos supers amis ! Faites gardez vos enfants !
  • RESPECTEZ VOTRE SOMMEIL ! C’est votre réparateur numéro 1 en cas de votre poussée. Respectez votre rythme, couchez vous le plus possible à des heures régulières et idem pour les lever, pas trop tard et plutôt toujours à peu près aux mêmes heures.
  • BOUGEZ ! La poursuite d’une activité physique régulière joue vraiment un rôle très favorable sur la gestion du stress et de la vitalité. Arrêtez de penser que le sport fatigue parce que c’est l’inverse : faire du sport est un facteur bénéfique sur la fatigue. On peut donc suggérer qu’au cours des MICI, un exercice physique régulier et adapté à vos capacités améliorera votre vitalité.

Si vous avez besoin d’aide pour travailler sur votre MICI au sens large ou votre fatigue en particulier, contactez-moi ou découvrez mon programme d’accompagnement en ligne spécial MICI !