Quel est le lien entre votre digestion et votre syndrome pré-menstruel ou les maladies hormonodépendantes comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques ?
Je vous explique tout ça dans cet article que vous pouvez également écouter dans l’épisode 125 de mon podcast KINOA.
Je vous ai déjà beaucoup parlé de l’influence de votre microbiote sur votre digestion ou sur votre immunité mais saviez-vous qu’il existe aussi un lien direct entre l’état de votre microbiote et de votre digestion et vos hormones ?
Vous avez peut-être déjà observé que, en fonction de la période de votre cycle ou de certains moments clé de votre vie de femme, votre digestion change. Il y a des périodes, comme avant les règles, pendant la grossesse ou encore à la ménopause, pendant lesquelles vous pouvez être plus ballonnées ou avoir un transit perturbé.
Et à l’inverse, il ya des périodes où en tant que naturopathe, je vous conseillerais de prendre soin de votre foie ou de faciliter le travail de votre digestion pour soulager certaines pathologies comme l’endométriose, le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), le SPM (syndrome prémenstruel) mais aussi en phase de pré-ménopause. Et ça vous soulage grandement.
On ne peut donc pas nier le lien entre votre digestion et vos hormones féminines.
Comment expliquer ce lien entre votre digestion et vos hormones féminines ?
Et comment s’en servir pour lutter contre les déséquilibres hormonaux et prévenir les maladies hormono-dépendantes ?
Il faut tout d’abord comprendre le rôle du système digestif dans l’équilibre hormonal : 2 organes sont concernés dans cette histoire : le foie et l’intestin avec le microbiote.
- Le rôle du foie :
- Le foie, c’est la station « d’épuration » de l’organisme : il élimine les toxines, les restes de médicaments (dont la pilule) et tout un tas de « déchets » organiques et de substances dont le corps n’a plus besoin, comme les hormones en excès ou usagées, en particulier les oestrogènes, en les envoyant vers l’intestin pour une élimination par les selles ou l’urines.
- Le foie fabrique aussi le cholestérol à partir duquel les hormones sexuelles sont synthétisées.
- Donc un foie fatigué, surchargé par trop d’alcool, de médicaments ou une alimentation trop grasse et industrielle aura 2 impacts négatifs sur vos hormones :
- La production d’un cholestérol de mauvaise qualité ou en trop petite quantité ce qui impactera la qualité ou la quantité des hormones sexuelles fabriquées.
- Une mauvaise élimination des hormones usagées qui vont s’accumuler dans le corps et créer un déséquilibre hormonal.
- Le rôle des intestins pour l’équilibre hormonal
- Les nutriments utiles à la fabrication des hormones, sont assimilés (ou pas) au niveau des parois de la muqueuse intestinale. Donc les parois de notre muqueuse intestinale doivent être en bon état pour que les nutriments passent correctement la barrière et qu’ils soient bien assimilés.
- Si l’intestin est poreux, il laisse passer des éléments qui ne devraient pas passer dans le sang et qui vont solliciter régulièrement notre système immunitaire pour rien, créant un état inflammatoire chronique.
- Et l’inflammation chronique est très consommatrice de cholestérol. Un cholestérol qui sera du coup moins disponible pour produire la progestérone.
- Enfin, un intestin grêle ou un côlon mal irrigués ou pas suffisamment toniques peuvent aussi être sources de constipation. Or la stagnation des selles dans le côlon va provoquer une fermentation. Les toxines issues de cette fermentation peuvent, si la barrière intestinale est poreuse, diffuser dans les ovaires et l’utérus tout proches. Cela peut être cause de règles abondantes ou douloureuses.
Quand je vous dis que tout est lié…
- Le rôle du microbiote dans l’équilibre hormonal
- Parmi les très nombreuses familles de bactéries qui composent notre microbiote, il y en a une qui joue un rôle particulièrement important dans notre équilibre hormonal c’est l’estrobolome. Ces bactéries, quand elles sont trop nombreuses, sont capables, grâce à une enzyme qu’elles sécrètent, de reconstituer les œstrogènes que le foie a détruit et de les remettre en circulation.
- C’est un vrai soucis d’autant plus que la forme d’œstrogènes générée est beaucoup plus active qu’un œstrogène « naturel ». La conséquence c’est l’excès d’oestrogènes qui est souvent responsable du syndrome prémenstruel ou d’une préménopause compliquée.
Vous aurez maintenant mieux compris je l’espère l’interêt d’avoir un système digestif en bonne santé pour l’équilibre de vos hormones féminines.
Mais le lien entre système digestif et hormones est bilatéral, donc voyons maintenant le rôle de nos hormones sur la digestion.
- Le rôle de la progestérone sur le transit
- Vous l’avez peut-être déjà remarqué : à l’approche des règles ou pendant la grossesse le transit ralentit. C’est à cause ou grâce (selon les cas) à la progestérone qui est une hormone relaxante. Elle détend tous les muscles du corps, y compris les muscles de nos intestins et du coup un transit un peu ralentit ou de la constipation peut s’installer.
- Cette constipation est souvent inconfortable sauf lorsqu’on est sujet à un transit accéléré au quotidien comme pour certains SII, la RCH ou Crohn 🙂
- La place des oestrogènes dans nos troubles digestifs.
- C’est le moment de reparler un peu des estrobolomes.
- L’estrobolome est le nom donné à un ensemble de bactéries de l’intestin qui ont une action sur les œstrogènes.
- Ce groupe de micro-organismes logés dans notre microbiote a une incidence sur le développement de maladies liées aux oestrogènes comme l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, certains cancers du sein ou de la prostate.
- Une partie des œstrogènes est éliminés via l’urine, la bile ou les selles après avoir été désactivée par le foie. Mais un processus inverse va pouvoir réactiver les œstrogènes excrétés par la bile et remis en circulation dans l’organisme.
- C’est un processus physiologique normal qui a pour but de réguler notre taux d’hormones mais l’équilibre de ce processus est lié à la quantité de bactéries de « l’estrobolome ». En cas de surpopulation de ces bactéries, le risque est l’excès d’œstrogènes. D’où encore une fois l’importance d’avoir un microbiote intestinal sain et équilibré.
Les interactions entre notre système digestif et l’équilibre hormonal sont nombreuses et s’auto-alimentent, c’est un cercle vertueux ou vicieux.
J’en profite pour vous rappeler quelques points essentiels pour prendre soin de votre système digestif et de votre microbiote :
- Favorisez une assiette simple, digeste, assimilable et personnalisée
- Évitez les assiettes trop complexes avec pleins d’aliments ou de graines, les assiettes trop grasses et les aliments industriels
- Limitez votre consommation d’alcool
- Evitez de grignoter
- Soutenez toute prise d’antibiotiques par des probiotiques
- Prenez soin de votre sommeil, bouger régulièrement et travailler la gestion de votre stress.