Souvent considérés comme notre « deuxième cerveau », nos intestins réagissent aux émotions, influençant ainsi notre santé globale. Découvrez avec nous pourquoi cette connexion esprit-corps est si essentielle pour notre bien-être !

Dans cet article, nous allons explorer le lien fascinant entre nos émotions et notre système digestif. Vous pouvez également écouter dans l’épisode 150 de mon podcast KINOA.

« Se faire des nœuds à l’estomac », « avoir la boule au ventre », « digérer un affront », ou encore « ravaler sa colère »… Ces expressions populaires illustrent bien la façon dont nos émotions se manifestent dans notre corps, en particulier à travers notre système digestif. Pourtant, il est rare que nous réalisions à quel point ces expressions révèlent une véritable interaction entre nos émotions et notre digestion.

Aujourd’hui, bien que l’on parle souvent de ce que nous mangeons pour prendre soin de notre ventre, il est crucial de comprendre que nous ne digérons pas seulement les aliments. Nous devons également assimiler les expériences de vie : joies, tristesses, peines ou colères. Et c’est précisément pour cela que l’intestin est souvent qualifié de « deuxième cerveau ».

Dès l’enfance, nous expérimentons ce lien entre émotions et digestion. Par exemple, un enfant anxieux à l’idée d’aller à l’école évoquera souvent un mal de ventre plutôt qu’une autre douleur. De même, à l’âge adulte, il n’est pas rare de ressentir une gêne intestinale avant un événement stressant : entretien d’embauche, examen ou voyage. Les symptômes varient : diarrhée, constipation passagère, ou douleurs abdominales.

Nos émotions perturbent donc fréquemment notre système digestif, et inversement, un déséquilibre intestinal peut affecter notre état mental.

L’axe intestin-cerveau : un lien fondamental

Notre système digestif et notre cerveau communiquent en permanence grâce à ce que l’on appelle l’axe intestin-cerveau. Cette connexion permet au cerveau d’influencer directement le fonctionnement de l’intestin et vice-versa. En situation de stress, par exemple, le cerveau peut ralentir ou bloquer temporairement le processus digestif pour privilégier la gestion de l’émotion.

De même, un déséquilibre intestinal, qu’il soit causé par une inflammation ou un microbiote perturbé, peut affecter la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine, ce qui impacte négativement notre humeur. Des études ont démontré que certaines pathologies inflammatoires chroniques des intestins, comme la maladie de Crohn ou le syndrome de l’intestin irritable, sont fréquemment associées à des troubles de l’humeur, voire à des états dépressifs.

Les émotions et leur influence sur les organes selon la médecine chinoise

Dans la médecine traditionnelle chinoise, chaque organe est associé à une émotion particulière. Cette approche holistique considère qu’un déséquilibre émotionnel peut affecter directement le bon fonctionnement d’un organe et qu’inversement, un organe affaibli peut générer des émotions négatives.

Voici quelques correspondances entre les organes et les émotions :

  • Peur : reins et vessie
  • Colère : foie et vésicule biliaire
  • Tristesse : poumons et côlon
  • Joie : cœur et intestin grêle
  • Préoccupations excessives : rate et pancréas

L’expression prolongée ou refoulée d’une émotion peut nuire à l’équilibre de l’organe concerné. Par conséquent, il est essentiel d’apprendre à reconnaître et à exprimer ses émotions pour préserver à la fois son bien-être physique et psychologique.

L’impact du stress et de l’anxiété sur la digestion

Le stress, une des émotions les plus courantes, a un impact majeur sur notre digestion. Lorsqu’une situation stressante survient, le corps produit du cortisol, une hormone qui peut ralentir voire bloquer la digestion. Ce mécanisme est une réponse de survie : en cas de danger, la digestion est mise en veille pour mobiliser l’énergie nécessaire à l’action.

Cependant, si le stress devient chronique, ce mécanisme de survie constant perturbe la flore intestinale et engendre des troubles digestifs à long terme.
De son côté, l’anxiété peut provoquer des sensations de nœuds à l’estomac ou des reflux acides, car elle affecte directement le système nerveux et perturbe les premières étapes de la digestion.

Enfin, la dépression influence également la digestion en modifiant l’appétit : certaines personnes perdent l’envie de manger, tandis que d’autres se réfugient dans la nourriture. Ces déséquilibres alimentaires peuvent perturber le transit et accentuer les symptômes gastro-intestinaux.

Prendre soin de son intestin et de ses émotions

Si vous ne savez plus par quel bout prendre le sujet, il y a deux principaux combats à mener de front : vous assurer d’avoir une alimentation digeste et adaptée à vos besoins et prendre à bras le corps le sujet du stress et de la gestion des émotions. Ce n’est pas le plus simple, mais c’est un pilier de santé essentiel pour retrouver un confort digestif et la pleine forme sur la durée.

Il n’y a pas de solution miracle, mais plutôt une approche holistique avec de nombreux petits pas. Mis bout à bout, ces efforts vous aideront à vous sentir mieux dans votre ventre et dans votre tête.

Parmi ces petits pas, vous pouvez :

  • Manger en pleine conscience. Cette technique consiste à prêter attention à ce que vous mangez, à la manière dont vous le faites, et à ce que vous ressentez. Elle aide à réduire l’anxiété liée à la nourriture et favorise une meilleure digestion. Quelques astuces :
    • Éteindre les écrans pendant les repas.
    • Prendre le temps de savourer chaque bouchée.
    • Écouter les signaux de satiété de votre corps.
  • Pratiquer la méditation, qui permet de s’ancrer dans le moment présent et de diminuer l’impact du stress sur le corps.
  • Essayer des exercices de respiration profonde, qui activent le système nerveux parasympathique et facilitent la digestion.
  • Faire de l’exercice régulièrement. Trouver une activité qui vous plaît est une excellente façon de réduire le stress et d’améliorer votre bien-être. Marcher à l’air libre chaque jour est déjà un très bon début. Le yoga, en particulier, apaise le mental et permet de mettre le corps en mouvement en douceur et avec bienveillance, tout en respirant en conscience.

N’hésitez pas à vous faire accompagner. Partager ses préoccupations allège déjà une partie de la charge mentale ! Je peux vous aider à mettre en place un plan d’action précis et à trouver un équilibre alimentaire qui vous convient. Par ailleurs, d’autres thérapies douces peuvent apporter un soutien émotionnel précieux. Prendre du temps pour vous avec des pratiques comme la sophrologie ou la psychothérapie peut aussi être bénéfique pour gérer le stress émotionnel lié aux troubles digestifs.

En comprenant le lien entre les émotions et la digestion, nous pouvons mieux appréhender notre santé globale. Cultiver une relation bienveillante avec soi-même, tant au niveau émotionnel que physique, est une démarche essentielle pour améliorer notre qualité de vie.