Qu’est-ce que l’histamine ? Que se passe-t-il lorsqu’elle est en trop grande quantité dans notre organisme ? Comment lutter contre cette excès qu’on appelle aussi couramment intolérance à l’histamine ?

Je vous explique tout ça dans cet article que vous pouvez également écouter dans l’épisode 118 de mon podcast KINOA.

Vous souffrez de ballonnements, de douleurs abdominales, d’un transit irrégulier ou encore de brûlures d’estomac ? On vous a diagnostiqué un syndrome de l’intestin irritable, un sibo ou une maladie inflammatoire chronique de l’intestin ? Vous avez testé le régime sans FODMAP’s mais vous continuez à avoir des symptômes ? Vous avez l’impression de « réagir à tout » et de ne plus rien pouvoir manger, de ne plus rien supporter ?

Et si c’était la faute à l’histamine ?

L’histamine est une molécule bien connue des personnes allergiques qui ont l’habitude de prendre des antihistaminiques pendant leurs périodes de forte allergie pour pallier aux démangeaison, nez qui coule ou encore yeux qui grattent mais le rôle de l’histamine ne s’arrête pas là et c’est ce qu’on va voir aujourd’hui.

Qu’est-ce que l’histamine ?

L’histamine est une molécule chimique connue pour son rôle dans la réponse immunitaire, en particulier lors d’une réaction allergique.

Mais ce n’est pas tout, l’histamine est aussi un messager, qui transmet des stimuli pour assurer le bon fonctionnement de nos systèmes nerveux et osseux.

Sans l’histamine, nous ne pourrions pas lutter contre les microbes, ni réguler correctement notre production d’acide chlorhydrique, ni rester éveillé.

Elle est indispensable à l’organisme, mais à faible dose.

L’histamine est d’une part produite par l’organisme et d’autre part fournie par l’alimentation.Elle est stockée dans les cellules et libérée lorsque nécessaire.

Principalement comme nous l’avons dit précédemment, lorsqu’il y a un agent allergène ou pathogène qui excite notre système immunitaire créant un processus d’inflammation ayant pour pour but d’alerter notre corps du danger.

Ensuite, une fois que l’histamine a fait son travail, le corps est normalement équipé pour dégrader cette histamine et éviter qu’elle ne s’accumule dans notre corps.

La dégradation de l’histamine apportée par les aliments ou libérée lors de la digestion se fait principalement via 2 enzymes :

  • la Diamine oxidase DAO
  • la N-methyltransferase HNMT.

Ces 2 enzymes permettent de dégrader l’histamine et d’éviter qu’elle ne s’accumule et ne traverse la barrière intestinale.

Mais parfois, le corps se retrouve dans l’incapacité de pouvoir correctement dégrader l’histamine. On parlera alors couramment d’intolérance à l’histamine mais il faudrait plutôt dire syndrome de mal dégradation de l’histamine si on veut être tout à fait juste.

Ce syndrome est donc le résultat d’un déséquilibre entre l’histamine accumulée et les capacités de dégradation du corps.

Que se passe-t-il lorsqu’on dégrade mal l’histamine ?

Dans le cas d’une mal dégradation de l’histamine, vous pouvez avoir différents symptômes :

  • Au niveau de la peau : Démangeaison, rougeur, picotement, éruption cutanée, crise d’urticaire..
  • Au niveau digestif : Reflux acide, brulure d’estomac, diarrhée, vomissements, maux de ventre, ballonnements…
  • Au niveau respiratoire : Rhinite, crise d’eternuements, toux chronique, asthme…
  • Au niveau nerveux : difficulté d’endormissement, maux de tête, migraine, vertiges, bourdonnements, étourdissements, évanouissements..

Comment expliquer cette mal dégradation de l’histamine ?

  • Un déficit en enzyme DAO depuis la naissance. Certaines personnes sécrètent peu de DAO ou ont une DAO qui fonctionne mal depuis leur naissance. Vous pouvez le suspecter si les symptômes cités avant sont présents depuis toujours (ou plus exactement depuis le début de la diversification alimentaire)
  • Une paroi intestinale en mauvaise état. Les enzymes chargées de dégrader l’histamine apportée par certains aliments sont situées au niveau des cellules de la paroi intestinale. Si cette paroi est inflammée ou abîmée, comme cela peut être le cas lors d’une maladie cœliaque, d’un SIBO, d’une dysbiose du côlon ou encore d’un souci biliaire, les enzymes DAO et/ou HNMT peuvent alors diminuer.
  • Une carence en cofacteur. Les enzymes ont besoin de cofacteurs pour fonctionner. Généralement, il s’agit de vitamines ou d’oligo-éléments qui leur permettent de fonctionner correctement. Les vitamines B1, B6, B9, B12 et C ainsi que le magnésium et le cuivre sont indispensables au fonctionnement optimal de ces enzymes et donc d’une bonne dégradation de l’histamine.
  • L’inhibition des enzymes DAO ou HNMT. Certains composés peuvent venir empêcher les enzymes dégradant l’histamine de bien fonctionner. L’alcool est le plus important, mais la fermentation des protéines en excès ou l’excès d’oestrogène chez les femmes ou encore certains médicaments comme le valium ou l’aspirine pour ne citer qu’eux, peut aussi faire cet effet.
  • Enfin, si notre alimentation apporte plus d’histamine que notre capacité enzymatique est capable de gérer, la dégradation ne pourra pas se faire correctement, pas suffisamment.

Donc si vous avez un microbiote déséquilibré, que vous consommez trop d’aliments riches en histamines et/ou qui inhibent les enzymes DAO/HNMT, vous pouvez cumuler plusieurs facteurs qui expliquent vos symptômes.

Comment savoir si vos troubles sont lié à l’histamine ?

Vous pouvez penser à l’histamine si vous avez des symptômes digestifs mais aussi des symptômes non digestifs comme vu plus haut.

Certains laboratoires spécialisés proposent des tests qui permettent de mesurer la présence et l’activité de l’enzyme DAO dans votre sang. D’autres proposent aussi de faire un dosage de l’histamine fécale, ce qui est selon moi le plus représentatif du déséquilibre éventuel.

Mais avant d’en arriver aux tests, ce sont vos symptômes qui vont nous mettre sur le piste et puis aussi le fait d’avoir écarté la possibilité de maladies telles qu’une MICI, la maladie coeliaque ou encore les allergies alimentaires.

Si l’hypothèse que vous dégradez mal l’histamine se confirme, la seule chose a faire pour la valider c’est un régime pauvre en histamine pendant 15 à 30 jours puis une réintroduction petit à petit.

Quels sont les aliments les plus riches en histamine ?

Certains aliments sont naturellement riches en histamine, d’autres induisent une libération d’histamine ou bloquent la production de DAO.

Les principaux aliments naturellement riches en histamine sont :

  • Les aliments fermentés : Kombucha, cornichons, choucroute, sauce soya, tempeh, miso, kéfir,
  • Certains poissons (maquereau, thon, sardines, anchois, etc.), à plus forte raison quand ils ont été fumés,
  • Certains fruits et légumes : épinard, aubergine, tomate, cerise, champignon, ananas, avocat,
  • Le soja et ses dérivés,
  • Les levures alimentaires,
  • Les fromages vieillis et donc fermentés,
  • Les viandes transformées (charcuterie, saucisses, bacon)
  • Les alcools (et en particulier le vin et la bière 😉
  • Le chocolat.

La teneur en histamine des aliments est souvent mal connue, et varie selon la maturité, le temps de stockage et le degré de transformation de l’aliment.

Si la mal dégradation de l’histamine est confirmé pour vous, vous pouvez vous complémenter en enzyme DAO pour éviter de mettre en place un régime d’éviction trop stricte mais aussi pouvoir manger à l’extérieur sans stress.

Cette complémentation sera par ailleurs indispensable aux personnes qui ont une défaillance de naissance.

Pour conclure, vous l’aurez compris je pense, comme souvent le nerf de la guerre c’est l’état de votre écosystème intestinal et donc si vous avez des symptômes digestifs et autres comme vu plus haut, je vous recommande de venir me voir pour comprendre et travailler sur les causes de ce déséquilibre et enfin faire la paix avec votre ventre.

Vous avez déjà de nombreuses pistes et la possibilité de soulager rapidement vos symptômes digestifs dans mon programme d’accompagnement en ligne pour faire la paix avec votre ventre.