L’inflammation me passionne depuis plusieurs années déjà, depuis environ 6 ans pour être tout a fait exacte, date à laquelle on m’a diagnostiqué une RCH (rectocolite hémorragique), qui n’est autre qu’une inflammation chronique de l’intestin.
Et ce que je remarque depuis, c’est que, hormis si vous souffrez d’une pathologie inflammatoire, vous ignorez souvent que l’inflammation est la source de beaucoup de vos troubles !
Un des explication à cela est que l’inflammation est visible et bruyante dans le cas des maladies chroniques inflammatoires de l’intestin, de la peau, des articulations ou des poumons mais qu’elle peut aussi être invisible et silencieuse dans les cas de maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète ou encore les maladies neurodégénératives comme Parkinson ou Alzheimer…
Savez-vous quel est le point commun entre une brûlure superficielle de la peau, un bouton d’acné, l’obésité, un cancer, l’endométriose et une appendicite ? Et bien, ces troubles font tous intervenir un même mécanisme: l’inflammation.
L’inflammation aiguë
L’inflammation aiguë est un mécanisme de défense qui se produit quand l’organisme doit faire face à un « étranger », par exemple une blessure, une brûlure, l’attaque d’un virus ou d’une bactérie…
L’inflammation aiguë et ponctuelle est donc un acte intelligent de l’organisme pour nous montrer que quelque chose ne va pas. C’est notre force vitale qui s’exprime à travers de la fièvre, de la chaleur, une rougeur ou encore une douleur ou un gonflement. L’inflammation fait partie de l’immunité inée.
C’est donc une réaction tout à fait normale du système immunitaire, un mécanisme de défense indispensable à l’organisme pour lui permettre de lutter contre des agressions étrangères.
L’inflammation se caractérise localement par un afflux de sang plus important, il apporte des éléments réparateurs dans la zone concernée qui peut être un point précis du corps ou un organe entier. Le corps se place en état d’alerte pour éliminer l’origine du mal.
Cette inflammation là, est une réalité clinique, elle fait mal, elle se voit ou se ressent. Mais elle est aussi indispensable à la vie, à la guérison et à la régénération. L’inflammation aiguë est donc nécessaire mais doit être d’une durée limitée.
L’inflammation chronique
Par contre lorsqu’elle n’a aucune tendance à la guérison et se prolonge dans le temps, l’inflammation devient chronique.
L’inflammation chronique se différencie par trois points :
- elle se fait à bas bruit, avec peu de symptômes apparents.
- elle peut se généraliser dans tout le corps.
- elle dure dans le temps.
Ses effets sont donc insidieux mais plus profonds qu’on ne le pense. Aux état-unis, ils l’appellent même le « tueur silencieux ».
Le problème c’est que l’inflammation chronique accélère le vieillissement, favorise la dégénérescence des cellules et des tissus, et entraine, à la longue, une baisse des défenses immunitaires faisant le lit de nombreuses maladies.
Comment expliquer le passage à la chronicité ?
Dans la grande majorité des cas l’inflammation chronique est multifactorielle.
Il est question de notre alimentation, mais pas que, il faut aussi ajouter la prédisposition génétique, les facteurs environnementaux (pollutions diverses), le mode de vie sédentaire, la consommation de tabac et le stress… !
Avec un point commun à tous : le déséquilibre de la barrière intestinale.
Pour une ou toutes les raisons vues plus haut, les intestins deviennent poreux, ils laissent passer des éléments toxiques et c’est à ce moment là que le système immunitaire sur place tire la sonnette d’alarme : l’inflammation est en marche !
Plus notre barrière intestinale est poreuse, plus il y a d’éléments toxiques qui se retrouvent dans notre système sanguin et se propage dans tout l’organisme.
Une fois que la barrière intestinale est abimée, les éléments passent à chaque fois qu’on ingèrent un aliments, qu’on subit un stress ou qu’on consomme des médicaments. Les stimulis sont continus et l’inflammation devient chronique.
Cette inflammation chronique est le lit de nombreuses pathologies :
- Les pathologies en « ite » (gastrite, arthrite, méningite, sinusite, colite…)
- Les maladies inflammatoires bruyantes avec des symptômes visibles : arthrose, asthme, problème de peau (eczéma, psoriasis), endométriose, fibromyalgie, maladie de coeliaque, maladies inflammatoires de l’intestin (Crohn, Rch)…
- Les maladies inflammatoires silencieuses : surpoids, obésité, diabète, dépression, cancers, maladies neurodégénratives (Alzheimer ou Parkinson), ou encore maladies auto-immunes et vieillissement cutané.
Alors si on est souvent bien conscience de l’inflammation lorsqu’on souffre d’une pathologie en « ite » comme on vient de les citer, il est parfois plus dure de savoir qu’on est sujet à l’inflammation chronique lorsqu’elle est silencieuse.
Voici quelques signaux qui pourraient/ devraient vous alerter et évoquer l’inflammation :
- Le surpoids
- Des douleurs d’ordre digestif, articulaire, musculaire ou autre sans cause apparente (migraine, lumbago, torticolis..)
- Des infections à répétition (orl, digestive ou gynécologique)
- Des troubles cutanés : eczéma, acné, psoriasis, rides prématurés..
- Des troubles psychologiques : irritabilité, dépression, pulsions, instabilité émotionnelle
- Une température du corps constamment élevée au dessus de 37°
- Une fatigue permanente anormale et des problèmes de sommeil
- Une apparence plus vielle qu’on ne l’est
Vous pouvez faire une analyse de sang pour valider vos doutes, demandez à votre médecin de vérifier : votre taux de protéines C réactives (la CRP), la vitesse de sédimentation (VS) entre autres marqueurs de l’inflammation.
Passez au mode de vie anti-inflamamtoire :
Vous l’avez compris, l’inflammation chronique est multifactoriellle donc c’est tout votre mode de vie qu’il va falloir faire évoluer pour mettre fin à l’inflammation. Et la bonne nouvelle c’est que cet état d’inflammation chronique de bas grade n’est pas irréversible 🙂
Le corps a un pouvoir de régénération extraordinaire. Et c’est l’objet du mode de vie anti-inflammatoire holistique.
Adopter un mode de vie anti-inflammatoire c’est une philosophie de vie à part entière. Ce n’est pas un régime de plus à la mode.
>>> En consultation je vous accompagne pas à pas sur cette voie selon vos objectif et vos contraintes de vie mais voyons quelques pistes dès maintenant :
- La gestion du stress
Et du coup ça m’amène à vous parler de mon copain le nerf vague 🙂 Le nerf vague est celui qui entre en action quand nous on est au repos. Il fait partie du système de régulation parasympathique, antagoniste de notre système de l’action (l’orthosympathique) sur-sollicité la plupart du temps.
Stimuler le nerf vague est ultra bénéfique pour notre santé, notamment pour lutter contre l’inflammation parce qu’une de ses fonctions essentielles est la régulation de l’état inflammatoire de l’organisme. En agissant sur le système immunitaire, il permet d’empêcher un emballement inflammatoire.
Lorsqu’on est dans un état de calme intérieur, l’activité du nerf vague est à son plus haut niveau. Il va agir notamment sur notre rythme cardiaque en le faisant ralentir. A l’inverse, quand on a peur ou qu’on est super stressés, l’activité du nerf vague diminue très rapidement et du coup il ne peut plus exercer son pouvoir anti-inflammatoire.
Alors pour stimuler votre nerf vague, je vous invite, vous l’aurez deviné, à favoriser toutes les techniques permettant de diminuer votre niveau de stress, et tout particulièrement de respirer en conscience avec la cohérence cardiaque qui permet de réguler le rythme cardiaque par le biais d’une respiration lente et contrôlée d’environ six cycles inspiration-expiration par minute.
D’autres techniques comme la méditation de pleine conscience, la sophrologie ou l’hypnose pourront aussi vous aider à atteindre cet objectif.
- L’activité physique
Autant, un exercice trop long ou trop intense va provoquer une courte phase d’inflammation aiguë, autant une activité physique modérée et régulière va avoir un effet anti-inflammatoire à long terme. Le yoga ou le Pilate seront par exemple tout à fait adaptés !
- L’alimentation
Voici les principales règles de l’alimentation anti-inflammatoire :
— évitez les produits laitiers d’origine animale
— favorisez les cuissons douces
— évitez les céréales modernes et mutées
— mangez bio
— consommez un max de nutriments : vitamines, minéraux, oligo-éléments et antioxydants
— privilégiez les graisses de bonne qualité
— choisissez bien vos protéines
— fuyez le sucre et le sel raffinés
— et affinez tout ça selon ce qui vous convient
- Les compléments alimentaires
Je ne développerais pas ce point ici mais il est indispensable pour aider à diminuer l’inflammation. Il faudra choisir au cas par cas selon votre état et vos symptômes.
Sachez tout de même que les oméga 3 participent largement à la diminution des processus inflammatoires, idem pour les antioxydants, les plantes anti-inflammatoires comme le curcuma ou encore la vitamine D.
Pour conclure j’aimerais vous dire que c’est vers ce mode de vie anti-inflammatoire que je vous accompagne en consultation, n’hésitez pas à me contacter si vous voulez vous lancer 🙂