Créée en 2008 à l’initiative d’Alice Audouin (directrice du Développement Durable chez Havas Média) et Lauranne Germond (commissaire d’exposition spécialisée sur le Développement Durable) , COAL coalition pour l’art et le développement durable est une association française qui rassemble les professionnels de l’art contemporain, de la recherche et du développement durable.
En 2010, l’association lance le Prix COAL et choisit de récompenser les artistes contemporains pour leur travail sur le thème de l’environnement à travers un prix d’une valeur de 10 000 euros.
Cette année pour la seconde édition, 349 dossiers d’artistes ont été reçus (vs 110 en 2010) provenant de 46 pays différents (dont 23 européens).
Un véritable concours international dans lequel seul quatorze artistes ont été sélectionnés !
Petite nouveauté 2011: en l’honneur de l’année internationale des Forêts, 2 mentions « spéciale Forêt » seront également décernées.
Pour la 2ème année consécutive, j’ai eu la chance d’assister à la remise des Prix mardi dernier au Laboratoire à Paris !
Après une présentation de l’association (qui est également le 1er Média online sur ce sujet) et de ses principaux membres, Alice Audouin rappelle les 2 étapes décisives du Prix :
1/ sélection des 14 finalistes par un Comité de Sélection composé de Patrick Degeorges (Ministère de l’Ecologie), Eva Hober (directrice de la galerie Eva Hober), Sacha Kagan (Fondateur du réseau cultura21), Sylvain Lambert (associé et directeur du service développement durable chez PwC), Elisabeth Reiss (directrice d’Ethicity), Billy (donateur particulier de COAL), Céline Roblot (Ministère de la Culture), Theresa von Wuthenau (coordinatrice et porte-parole d’Imagine2020) et l’équipe COAL.
2/ nomination du Prix COAL et des 2 mentions « spéciale Fôret » par un Jury de professionnels formé par Bernard Blistène (Centre Georges Pompidou), Dominique Bourg (philosophe), David Buckland (Fondateur et directeur de Cape Farewall), Anne-Marie Charbonneaux (présidente du CNAP), David Edwards (Fondateur du Laboratoire), Philippe Jousse (Directeur de la galerie Jousse Entreprise), Jacques Rocher (Pr »sident de la fondation Yves Rocher), Jean-Pierre Sicard (CDC Climat), Laurence Tubiana (Fondatrice de l’IDDRI).
14 projets nominés….
AND the winner is…
Stefan Shankland pour le projet “Marbre d’ici”.
Né à Paris en 1967, cet artiste parisien travaille aujourd’hui entre Berlin et Ivry sur Seine.
A l’initiative de la démarche HQAC ( haute qualité artistique et culturelle), Stephan Shankland tente d’allier art et culture dans un processus de transformation urbain. Le projet Marbre d’ici qu’il fonde avec Raum architect, le Materiaupôle, Urbicus paysagiste et l’équipe de TRANS305, est un bel exemple de croisement entre les enjeux artistiques, urbains et environnementaux.
Le but : créer un nouveau matériau composite (le marbre d’ici) à partir de gravats provenant des chantiers de la ZAC du Plateau d’Ivry sur Seine. Ainsi né d’une démarche artistique une nouvelle matière première, locale et pleine d’histoire !
Une mention « spéciale Forêt » pour deux autres artistes
Les 2 mentions « spéciale Forêt » sont attribuées au projet Beuys’Acorns de Ackroyd & Harvey et au projet Folia Apotropaïca de Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin.
Beuys’Acorns d’Ackroyd & Harvey
A travers la sculpture, la photographie, ou encore l’architecture, ce duo londonien fonde sa réflexion sur les préoccupations environnementales et scientifiques contemporaines. La notion de temporalité et de croissance est récurrente dans leur démarche.
Ainsi, après avoir récolté une centaine de glands auprès des 7000 chênes plantés par Joseph Beuys, ils ont fait germer 250 jeunes arbres ! Une belle façon de faire revivre l’art par la nature et surtout de reprendre la déclaration de Beuys selon laquelle les cités et les villes devraient être « comme des forêts ».
Car les artistes envisagent de planter ces arbres à travers les grandes villes anglaises. Ainsi ils redonnent vie et beauté aux villes parfois si grises : nature, art, culture tout se retrouve dans ce processus urbain et esthétique !
Folia Apotropaïca de Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin
Depuis 1991, le duo d’Art orienté Objet, Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin, travaille l’installation, la performance, la vidéo et la photographie autour du Vivant. Cette thématique les amène à une réflexion alliant la biologie, aux sciences du comportement tout en passant par l’écologie ou encore l’ethnologie.
Sous le nom étrange de Folia Apotropaïca ce cache une véritable odyssée aux accents scientifico-poétiques.
Nos deux artistes partent à bord d’un aéronef à moteur du nom de White Diamond, aux côté du Dr Graham Dorrington (ingénieur créateur de l’aeronef) et du Dr David Roberts (botaniste) afin de parcourir la canopée au Brésil, en Guyanne et au Gabon ! Tout cela pour découvrir une plante inconnue à laquelle ils donneront le nom de Folia Apotropaïca ( soit « la fleur qui conjure le mauvais sort »).
Au moment de cette découverte, les artistes souhaitent rendre une série de lianes temporairement bioluminescentes afin de les déposer sur la canopée de façon à ce qu’elles écrivent momentanément le nom de la plante et que ce dernier soit enregistré un instant par nos satellites. Une action symbolique afin d’éveiller la conscience de l’observateur et encourager l’idée qu’artistes et scientifique peuvent avoir une sensibilité commune.
Pour sa deuxième édition, le Prix COAL conforte sa place de référence dans la sélection de projets artistiques toujours plus innovants et empreint d’un véritable conscience écologique. Vivement 2012 !
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