Comme vous le savez si vous me suivez sur Instagram ou que vous êtes abonnés à ma Newsletter, la semaine dernière j’ai vécue l’expérience un peu folle de partir au Maroc pour une semaine de silence.

Vous avez été nombreux à m’encourager dans cette démarche et beaucoup aussi à me dire : hâte que tu nous racontes ça 😉

Donc toute fraichement rentrée, je vais essayer, dans cet article, de vous relater de la manière la plus précise qui soit cette expérience hors du commun que je viens de vivre.

Tout d’abord un peu de contexte.

Cette semaine de silence était prévue depuis plus d’un an. En fait elle fait partie de mon cursus de formation 200h de professeur de yoga, c’est la dernière semaine de la formation, celle que j’aurais du faire en septembre mais un tremblement de terre au Maroc en avait décidé autrement.

Au programme de cette semaine, avant de partir je ne sais pas trop… je sais que c’est une semaine de silence, je sais qu’on va pratiquer du yoga 2 fois par jour et que les repas sont gérés par une cuisinière mais ça s’arrête là.

L’expérience commence donc déjà ici pour moi, moi qui programme et anticipe tout, je suis en chemin vers une semaine pleine d’inconnues.

Après avoir changé 2 fois de taille de valise :-)) je prends la route pour l’aéroport de Toulouse direction Casablanca puis Oualidia une charmante station balnéaire marocaine dont la plage est protégée de l’océan par une lagune.

Arrivée sur place, première découverte : nous sommes 8 et nous avons 2 jolis appartements avec vue sur la lagune, 4 par logement, 2 par chambre. OK ça me va.

Le premier soir nous dinons toutes ensemble et on parle, on fait le point, on parle logistique, on en apprend un peu plus sur le programme volontairement assez « light » pour qu’on ait plein de temps libre en silence, on pose nos questions, je n’en ai aucune.

J’ai envie de me laisser porter, de prendre ce que l’aventure va me donner et rien de mieux que de ne s’attendre à rien pour profiter au maximum.

Le temps passe et il est déjà 21h45, à 22h extinction des voix !

Quelques minutes de pure excitation nous envahie toutes, on a un peu peur, on parle pour ne rien dire, on est excitées et un peu apeurées en même temps… On règle les derniers points de notre vie en groupe des prochains jours du genre : à quelle heure on met le réveil le matin ? Ça te gène si je me douche dès que je me lève ? Je pose ma serviette ici ok ? Tu peux mettre la tienne là…

21h55 : personnellement, j’enlève toutes les notifications de mon téléphone et je désinstalle Instagram. Aucune obligation mais j’ai envie de déconnecter, sans ça, pas de réelle difficultés à être en silence, pas de vraie rencontre avec le temps libre et moi-même, donc je joue le jeu à fond.

Je me sens déjà plus légère 🙂

22h c’est parti. Enfin c’est surtout parti pour une grosse nuit de récupération parce qu’entre la fatigue accumulée dans ma vie de tous les jours, le long trajet et les émotions, je suis KO.

L’aventure commencera donc vraiment demain matin. J’ai hâte. Je doute sur ma capacité et nos capacités à tenir sans parler pendant 5 jours mais j’ai hâte et envie d’y arriver.

Le lendemain matin, 7h30 le réveil sonne. On a RDV à 7h45 dans la salle de pratique pour 30 minutes de Pranayama et Kryas puis 1h15 d’asanas.

Je traduis : les pranayamas sont des exercices de respiration, les kryas des techniques de purification et les asanas, ce sont les fameuses postures de yoga, celles qu’on enchaine au rythme du souffle dans le vinyasa yoga, le yoga dynamique que je pratique et dont je vous ai déjà parlé.

Je file sous la douche parce que je ne peux pas commencer ma journée sans une douche, puis je saute dans un legging et je pars rejoindre les filles dans la salle de pratique.

Premier truc super bizarre, ne pas se dire bonjour. On est toute un peu gênées, on se fait des signes de la tête et un sourire mi-endormi mi-crispé et puis on s’installe.

Après la respiration, la purification et le mouvement avec un flow de yoga, il est déjà 9h30 et je me sens super bien. Je n’ai même pas pensé à manger ni ressenti la faim alors que maintenant à la maison je petit-déjeune tous les matins et plutôt copieusement.

Mais bonne nouvelle, quand on rentre à l’appart, le petit déjeuner est servi. C’est un petit-déjeuner à la marocaine donc pas forcément super adapté à mon ventre et ma pathologie inflammatoire chronique de l’intestin mais c’est pas grave, j’ai prévu mes biscottes de sarrasin et mon beurre clarifié donc je suis parée 🙂 Et puis il y a des oeufs aussi donc ça va le faire.

Pour le petit-déjeuner, nous sommes assises toutes les 4 autour de la table et là, c’est pas simple de tenir le silence. Pour y parvenir on évite de se regarder, on regarde au loin, heureusement par chance on a une très jolie vue sur la lagune.

Une fois le petit-déjeuner fini, nous avons du temps libre jusqu’à midi soit environ 2h. A midi on a rendez-vous dans la salle de pratique pour une lecture des Yogas Sutras, des textes originaux qui codifient la philosophie du yoga.

Et oui parce que le yoga c’est tout un mode de vie pas juste des mouvements pratiqués dans un joli studio ou une salle de sport.

Donc chaque midi on plonge pendant 1h dans l’enseignement de la philosophie du yoga, c’est passionnant.

Vers 13h le déjeuner ai servit, puis nous avons de nouveau un temps libre toute l’après-midi jusqu’à 18h pour la 2ème pratique de la journée. Puis diner et dodo.
Voilà pour le rythme de nos journées.

Pendant les temps libres (c’est tellement agréable d’avoir du temps libre…), j’en profite pour faire la sieste, lire, écrire, réfléchir ou encore marcher au bord de l’eau.

J’ai plutôt essayé de faire les choses seule pendant la semaine, à la fois pour éviter la tentation de parler mais aussi pour me retrouver avec moi-même

J’avais emmené tellement de livres et de cahiers qui ne demandaient qu’à être remplis, que je n’ai jamais trouvé l’ennui. J’ai donc beaucoup lu, des livres inspirants, un livre sur la numérologie, j’ai fait tout mon arbre (ceux qui savent comprendrons), j’ai aussi noté des idées d’enchainements de postures de yogas, des mini flow qui me venaient suite aux cours, j’ai aussi écris mes ressentis, ce qui parfois m’énervait mais que je ne pouvais pas dire ou encore ce qui me remplissait de joie et que je ne pouvais pas dire non plus…

C’est un exercice que je fais peu mais qui est assez satisfaisant d’écrire. Surtout pour moi qui ne suit pas la meilleure pour exprimer mes ressentis, les écrire m’a paru beaucoup plus simple et m’a permis de ne pas être frustrée de ne pas pouvoir parler.

Et puis en milieu de semaine, pour valider ma formation, je devais donner un cours sans rien montrer, juste à la voix. Encore une superbe expérience, plus fluide que ce que j’imaginais.

Voilà pour le résumé des faits.

Maintenant je vais partager avec vous ce que j’ai ressenti et ce que j’en ai tiré de toute cette expérience.

  • Avant de partir, comme je vous le disais, j’étais à la fois excitée et super ravie de partir pour une semaine pendant laquelle j’allais pouvoir me reposer et faire tout ce que j’aime sans contrainte ni sollicitation.
  • Pendant, je n’ai été ni surprise ni déçue, j’aime être seule et j’aime le silence. Je le savais. Cette expérience me l’a largement confirmé.
    Le silence ne me fait pas peur au contraire il me fait du bien, il m’apaise. C’est tellement rare de pouvoir être en silence dans nos vies. Donc pendant, je l’ai super bien vécu, j’ai récupéré de l’énergie ou j’en ai moins perdu je dirais plutôt, j’était joyeuse, j’ai tout vécu avec beaucoup de plaisir.
  • Maintenant, après quelques jours de recul et pas mal de personne qui m’ont dit : Alors ? C’était comment ? À qui j’ai débriefé de vive voix cette aventure, j’ai pu identifier plusieurs points, plusieurs bienfaits qui ont permis que je vive cette expérience positivement et que ça me fasse un bien fou :
    • Tout d’abord, sans grande surprise, la déconnection digitale. Quelle délivrance. Le terme est peut-être un peu fort mais c’est vraiment ce que j’ai ressentis. En fait je rêve d’un monde sans réseaux sociaux. Comme ça existe je ne peux pas, ne pas m’en servir, ils nourrissent mon besoin d’information et de connexion au monde tout en participant grandement au développement de mes activités, c’est grâce à eux que je me connecte avec vous et c’est grâce à eux que vous me découvrez ou apprenez à me connaitre avant de venir me voir pour que je vous accompagne en naturo donc je ne pourrais pas m’en passer mais quelle servitude.
    • Ensuite, le silence m’a offert un retour au calme intérieur. Plutôt hypersensible aux stimulations extérieures, aux bruits, à la vie, le fait d’être dans le silence m’a libéré de l’espace dans la tête, m’a permis d’être focus sur une seule chose à la fois et de gagner en énergie.
    • Autre analyse : quelle joie de prendre son temps, d’avoir le temps, de ne pas faire tout vite vite. J’ai beaucoup de mal avec ça dans ma vie de tous les jours. Alors oui je fais beaucoup de choses, j’ai 2 métiers passion, une famille, je fais du sport, j’ai un podcast, je me forme sur différents sujets régulièrement… Je fais (presque) que des choses que j’adore donc c’est plus facile mais le piège c’est que quand on aime on ne compte pas donc j’en fait souvent trop et du coup je n’ai pas beaucoup de temps libre. Des moments où je me dis tiens qu’est-ce que je vais faire cet après-midi ? Pendant une semaine c’était le cas et ça m’a fait un bien fou.
    • Cette semaine de silence m’a aussi rappeler, oui parce qu’en théorie je le sais hein, mais ça m’a rappeler l’importance de vivre dans le présent. Quand on se laisse porter et qu’on a rien à organiser, c’est plus facile de manger calmement en conscience, de lire en conscience de vivre dans le moment présent sans être en train de préparer la suite, d’essayer d’optimiser son temps, de préparer le prochain podcast, le prochain cours de yoga, les prochaines consultations naturo ou vacances en familles. Vivre le moment présent en pleine conscience, c’est aussi quelque chose qui m’a libérer de l’espace mental.
    • Enfin, j’ai remarqué que l’essentiel n’avait pas besoin de mot. Que très souvent quand certaines ont craqué pour parler, c’était très souvent pour se plaindre et pas pour exprimer une grande joie. Peut-être une question de contexte mais quand même je crois qu’on perd beaucoup de temps et d’énergie à parler sur des choses négatives ou qu’on ne peut pas changer.
    • Enfin, bis, dernier bienfaits de cette semaine, le contact quotidien avec la nature et les bons ions négatifs de l’océan. J’habite à 5min en voiture de la plage et je n’y vais pas assez souvent.

Dernière observation dont je voulais vous faire part : je n’ai pas trouvé l’ennui. Je m’étais super bien préparée à ne pas m’ennuyer, j’avais emmener plein de choses à faire par peur justement de m’ennuyer, alors des trucs sympas à lire ou à écrire, mais quand même je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer.
Et j’avoue que j’aurais aimé. Mais je me suis demandé si j’en étais capable, si mon mental en étais capable.

Je repartirais surement un jour revivre le silence et j’essayerais de me souvenir de ça, j’essayerais de prendre moins de chose pour toucher du doigt l’ennui. Ça doit être intéressant comme sensation, enfin j’imagine parce que je crois ne m’être jamais vraiment ennuyée… mais ce qui est sûr c’est qu’il faut que j’apprenne à enlever plutôt qu’àremplir mon esprit, mes journées, mes to do…

En conclusion, je dirais, mais ça n’engage que moi, que :

  • Me projeter, tout anticiper, ressasser le passé et subir les sollicitations digitales permanentes me prennent beaucoup d’énergie alors que vivre dans le présent, faire une chose à la foie, faire du yoga, respirer, être en contact avec la nature et me nourrir de lectures inspirantes me remplissent d’énergie.

Je n’invente rien là, mais ça m’a fait une belle piqure de rappel.

Du coup pendant le vol de retour, je me suis dis, j’ai vécue une superbe expérience, j’étais bien pendant cette semaine. Comment garder ce « good mood » et prolonger l’expérience à la maison ?

Il y a forcément des choses que je peux mettre en place chez moi pour ajuster ma façon de fonctionner et continuer à ressentir cette légèreté et cette énergie.

Voici les nouvelles habitudes que j’ai mise en place depuis mon retour et que je vous partage volontiers. Pour certaines elles sont pour le moment de la discipline mais je sais que ça va devenir des habitudes avec le temps 😉

  1. Je me connecte seulement 2 fois par jour à mes mails et aux réseaux sociaux. Une fois le matin, une fois l’après-midi. Je ne sauve pas des vies, aucun message ne peut pas attendre quelques heures.
  2. Je réintègre une pratique personnelle de yoga à mon quotidien (respiration et posture) parce que depuis que je donne des cours je me suis un peu oublié. J’ai avancé mon réveil de 30 minutes et je commence maintenant mes journées par de la respirations et quelques mouvements doux.
  3. Je trouve du temps dans mes journées pour des lectures inspirantes, spirituelles ou jouer de la guitare, poser mon mental et vivre dans le présent.
  4. Je vais essayer d’aller marcher au bord de l’eau plus souvent mais j’avoue que je n’ai pas encore réussit à intégrer cette envie à mon planning bien chargé.

Je vous livre ici les 4 principales habitudes que je vais essayer de maintenir dans mon quotidien, mais j’ai aussi envie de faire plus attention à mon langage, quand on ne parle pas on réalise le poids des mots et j’ai envie de parler peu mais bien, c’est à dire d’éviter les suppositions hâtives, les critiques, les plaintes, bref tout ce qui ne sert pas à grand chose finalement à part remplir l’esprit inutilement.

Qu’en dites vous ? Est-ce une expérience qui vous plairait ?