Il y a quelques mois, mon papa s’est fait retirer la vésicule biliaire en urgence et depuis il apprend à vivre avec ou plutôt sans 🙂

Mais personne ne lui a expliqué à quoi servait, avant, sa vésicule biliaire, ce que ça allait changer, maintenant, qu’il ne l’avait plus et comment adapter son alimentation.

Par contre, très rapidement, il s’est rendu compte qu’autour de lui, de nombreuses personnes vivaient sans vésicule biliaire et il m’a rapidement dit : « Finalement, ça ne sert pas à grand chose la vésicule biliaire si ? Regarde toutes ces personnes qui vivent très bien sans ».

C’est de cet échange avec mon papa que m’est venu l’idée de cet article que vous pouvez également écouter dans l’épisode 111 de mon podcast KINOA !

Comme lui, vous êtes nombreux à ne pas bien connaitre votre vésicule biliaire, à ne pas savoir à quoi elle sert ni comment en prendre soin; nombreux aussi à vivre sans, persuadés qu’elle ne sert à rien donc que ça ne change pas grand chose de ne plus l’avoir.

Qui est la vésicule biliaire ? 

Un objet décoratif ? Un organe indispensable ? Juste un espace de stockage ?

La vésicule biliaire est tout sauf un objet décoratif, comme tout ce qui est dans notre corps d’ailleurs. Si c’est là, ça sert à quelque chose !

Il est vrai qu’on peut vivre sans vésicule biliaire, tout comme on peut vivre avec un seul poumon au lieu de 2, mais ce n’est pas parce qu’on peut vivre sans, que ça ne change rien 🙂

La vésicule biliaire est un réservoir dans lequel se stocke la bile produite par le foie.

A chaque repas, après être passé par l’estomac, votre bol alimentaire arrive dans le duodénum de l’intestin grêle et c’est à ce moment là que la vésicule biliaire se contracte pour libérer progressivement, selon vos besoins du moment, de la bile pour aider à la bonne digestion des graisses.

Plus l’assiette et donc le bol alimentaire contiendra du gras, plus la quantité de bile libérée sera importante.

La bile est formée d’acides biliaires ou sels biliaires qui, au contact des graisses, forment une émulsion qui les rend plus facile à digérer.

Mais la bile ne sert pas qu’à la bonne digestion des graisses, elle participe aussi à la bonne assimilation des vitamines liposolubles (A, E, K ou D), à la détox puisqu’elle assure l’expulsion de certains déchets comme des toxines du foie ou l’excès de cholestérol qui sert à la synthèse des acides biliaires.

La bile a également une action antibiotique et antifongique, c’est à dire qu’avec son Ph de 8 environ, elle permet de neutraliser le bol alimentaire à la sortie de l’estomac et de maintenir un pH neutre au niveau ensuite de l’intestin grêle. Donc logiquement, une diminution de la bile pourra être à l’origine de troubles digestifs et du SIBO cette prolifération bactérienne dans le colon.

Tant que la bile s’évacue correctement et régulièrement de la vésicule biliaire, tout est ok.

Par contre, en cas d’obstruction des voies biliaires, c’est à dire si quelque chose, comme des calculs biliaires, viennent bloquer l’évacuation de la bile par la vésicule biliaire, la bile ne peut pas être évacuée et du coup elle est alors renvoyée dans la circulation sanguine.
Les selles vont alors être décolorés et l’urines très foncée. C’est un cas d’urgence médicale dans lequel on enlève immédiatement la vésicule.

Mais comment éviter d’en arriver là ?

Comment éviter d’avoir des calculs suffisamment gros pour qu’ils bouchent la sortie de la bile de la vésicule biliaire ?

Dans un premier temps, retenez que l’écoulement de la bile se fait mal lorsque le foie travaille au ralenti, lorsque la bile est trop épaisse ou chargée de déchets ou encore lorsque votre vésicule biliaire a perdu de sa tonicité.

Les principaux facteurs qui peuvent déclencher ou accentuer la fabrication de calculs biliaires.

• Une alimentation trop riche en gras animal (charcuterie, viande grasse, produits laitiers…) et/ou une consommation de végétaux insuffisantes
• La pratique du jeûne ou un régime trop stricte qui vont provoquer la mise en pause du système digestif et comme la vésicule biliaire n’est stimulée que lorsqu’il y a un bol alimentaire, la bile va s’accumuler et ça va augmenter le risque de calculs qui normalement s’évacue régulièrement avant de devenir trop gros. C’est aussi en partie pour cette raison, ce besoin de la vésicule d’évacuer la bile 3 fois par jour, que je ne recommande plus le jeûne intermittent quotidien (sauf cas particulier biensur)
• Le surpoids qui rend la vésicule plus feignante et moins capable de se vidanger. Et puis l’obésité est aussi souvent associé à un excès de cholestérol dans la bile qui peut s’accumuler en calcul.
• L’excès de mauvais cholestérol est aussi un facteur déclenchant pour les calculs biliaires qui en sont majoritairement composés.
• La pilule contraceptive via l’excès d’œstrogène associé qui augmente le taux de cholestérol dans la bile et diminue les contractions de la vésicule biliaire.
• Le diabète peut aussi être un facteur aggravant et enfin n’oublions pas comme toujours l’aspect émotionnel, ici les calculs peuvent être liés à la cristallisation d’émotions ou de pensées difficiles envers soi ou les autre, des émotions qu’on n’exprime pas et qui donc cristallise.

La première chose à faire c’est de prendre soin de votre hygiène de vie globale pour prendre soin de votre bile et de votre vésicule biliaire.

Maintenant, si c’est trop tard, j’aimerais vous expliquer les conséquences d’une vie sans vésicule biliaire puis vous donner quelques conseils tout simples mais indispensables pour prendre soin de votre digestion sans vésicule biliaire ou si vous avez déjà eu plusieurs alertes avec des calcules biliaires.

A noter !

• Se faire enlever la vésicule biliaire est fréquent mais ça ne résout pas le problème de fond qui est que votre bile est de mauvaise qualité ou que votre vésicule biliaire a perdu en efficacité.
• Du coup avec ou sans vésicule biliaire, si votre bile est trop épaisse ou de mauvaise qualité, elle a peu de chance de bien jouer son rôle, au niveau de la digestion des graisses, ce qui pourra entrainer des troubles digestifs et du transit.
• Sans vésicule biliaire, la bile continue de s’écouler mais en continue et en petite quantité, ce qui implique qu’il faut absolument adapter son alimentation.

Les conséquences d’un retrait de votre vésicule biliaire.

• Une mauvaise digestion des plats lourds et gras, notamment tout ce qui est à base d’huile, les frites, les poissons gras, viande au barbecue, poisson mariné dans huile… pouvant entrainer des nausées et des maux de tête.
• De la constipation. Vous avez envie d’y aller mais vous avez du mal à sortir vos selles, parce que la bile participe à la lubrification intestinale.
• Des gaz et des maux de ventre à droite, du côté de la vésicule biliaire.
• Une malabsorption des vitamines liposolubles (A, D, E et K) qui peut se traduire par exemple par :
  • des yeux secs, une difficulté à voir la nuit ou à supporté la luminosité du soleil en cas de malabsorption de la vitamine A
  • une baisse de l’immunité et une faiblesse osseuse en cas de manque de vitamine D
• Un dérèglement hormonal et particulièrement une hypothyroidie par mauvaise transformation de l’hormone T4 inactive en T3 active dans le foie, un foie épuisé sans vésicule biliaire.
• Une peau ou le blanc des yeux jaunes. Si c’est votre cas parlez-en avec votre médecin.
• Des maux de tête plus fréquents après un repas un peu lourd
• Des douleurs à l’épaule droite ou aux cervicales, signe d’un blocage digestif et d’un foie congestionné.

Mes conseils pour limiter les dégâts en cas de calculs biliaires ou après une ablation de la vésicule biliaire.

• La première chose à faire c’est de limiter votre consommation de gras et surtout de graisses saturées comme celles que l’on trouve dans les viandes rouges, les produits laitiers animaux, les fritures, les chips ou encore les fast-food, les produits industriels mais aussi les poissons gras, les sardines à l’huile, les plats en sauce
• Évitez de trop solliciter votre système digestif avec des grignotages qui vont solliciter tout le temps votre système digestif et l’empêcher d’avoir le temps nécessaire pour éliminer les toxines au niveau du colon.
• Ensuite je vous invite vivement à augmenter un peu votre consommation de végétaux et donc de fibres, si votre digestion le permet.
• Mise à part cela, je vous recommande comme toujours une alimentation digeste, naturelle et personnalisée avec des protéines, des féculents, des légumes et un peu de lipide à chaque repas.
• Je vous recommande également de pratique une activité physique régulière qui permettra d’éliminer les excès par la transpiration pour épurer et aide le foie à mieux vidanger.
• Et puis enfin, un sommeil récupérateur, le nettoyage régulier de vos émotions, une meilleure gestion du stress.

Si malgré une alimentation et une hygiène de vie adaptée, vous vous rendez compte que vos selles sont encore très grasses, collantes ou claires ou à l’inverse que vous êtes très constipée, il existe des compléments alimentaires adaptés pour soit augmenter la production de bile soit aider à la fluidifier.

Quoi qu’il en soit, si vous avez des doutes ou des questions, parlez-en à votre naturopathe préférée, spécialisée dans les troubles digestifs, pour vous aider à mieux vivre sans votre vésicule biliaire 😉

A bientôt !