Alors que France 5 diffuse depuis quelques semaines  » 200 km à la ronde « , émission de télé réalité montrant 5 familles toulousaines à la découverte du locavorisme et que mon défi « 1 semaine locavore » fête ses 1 an, j’ai eu envie de faire un petit guide complet et pratique à destination des parisiens en chemin vers ce nouveau régime alimentaire…

Définition, intérêts, bonnes adresses et petits plaisirs, voici de quoi basculer en douceur vers un mode de vie plus local.

Guide Locavore Paris

Définition, intérêts et zone concernée

Le terme « locavore » a été inventé en 2005 par Jessica Prentice, qui, à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, propose aux résidents locaux d’essayer de manger seulement les aliments cultivés ou produits à l’intérieur d’un rayon de 160 kilomètres de leur lieu de vie.

Depuis quelques années, le mouvement prend de l’ampleur et tend même à dépasser le fort attrait du bio en encourageant les « consommateurs » à acheter des produits frais et de saison, sur les marchés et/ou aux agriculteurs locaux, à choisir leurs propres aliments, en faisant valoir la qualité du produit local, bien meilleur en goût que son équivalent industriel.

Si ce régime alimentaire s’envole aujourd’hui, c’est parce qu’il propose des intérêts divers mais certains : traçabilité assurée – saisonnalité respectée – soutien à l’agriculture et donc à l’économie de sa région – limitation du transport et donc des émissions de CO2 associées – qualité des produits – prix juste – suremballage contrôlé…

Que ce soit pour prendre soin de son corps, pour redécouvrir le « vrai » goût des produits, pour attiser la sympathie de son porte-monnaie ou pour limiter son impact carbone, le locavorisme séduit.

Si vous habitez à Paris, voici la zone que vous allez apprendre à découvrir, à aimer et à soutenir :

Guide Locavore Paris 4

Passons maintenant à la pratique avec une petite sélection de liens utiles pour faire ses premiers pas dans le locavorisme sur Paris.

Première évidence, certains produits du quotidien ne sont pas et ne seront jamais produits en France… alors que fait-on ? Et bien, figurez-vous qu’il y a une règle dite « exception de Marco Polo «  qui permet à tout locavore qui se respecte de continuer à consommer sel, poivre, épices, fruits exotiques, café et thé sans culpabilité !

Ensuite, enlevez-vous de la tête qu’à Paris ou en région parisienne, agriculture rime avec néant… Les acteurs économiques de la région sont unanimes: les terres d’Ile de France sont parmi les plus fertiles d’Europe.

Forts de cela, voici de quoi simplifier votre passage au local :

// Les AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) : le principe est de créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s’engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable et en payant par avance.

// Les AMAP étant largement prises d’assaut sur Paris et alentours, une solution parallèle, La ruche qui dit Oui, à vu le jour il y a un peu plus d’1 an. Via une plateforme web très ludique, le service propose de combiner circuits courts et achats groupés pour permet aux producteurs et aux consommateurs de se rencontrer et de bénéficier de meilleurs prix. Ouvrez votre propre ruche ou rejoignez une existante et vous ferez à coup sur de bien jolies rencontres pour le plaisir de vos papilles, de votre assiette et de vos finances !

// Il est également possible (et fort agréable) de se rendre directement et individuellement chez des petits producteurs ou de participer à des cueillettes… Pour trouver la liste des producteurs proches de chez vous c’est ICI ou ICI ! Fruits & légumes, volailles, vins, miel, moutarde, huile, yaourts, confitures et autres… vous trouverez tout ce qu’il vous faut à quelques kilomètres de chez vous !

// Pour les carnivores invétérés, la solution s’appelle Les Colis du boucher. Cette idée est née d’une envie simple et gourmande de recréer le lien qui a disparu entre les fermes et les familles afin de proposer à tous de la viande saine et de qualité, en garantissant son origine et le travail bien fait, le tout à un prix raisonnable.
// Pour le riz, oubliez l’Asie et direction la Camargue ! Contactez par exemple le Domaine de Beaujeu.
// Pour le miel, rejoignez la banque du miel, parrainez une ou plusieurs ruches et recevez chaque année votre « Miel Béton » en direct des toits de Paris !
// Pâtes, céréales ou légumineuses ne sont pas non plus en reste.. ICI, une jeune fabrique de produits d’épicerie biologiques et locavores, implantée à Bagnolet (93), propose plusieurs variétés de pâtes classiques ou originales, des légumineuses et des mélanges de farines à pain issus de fournisseurs exclusivement d’Ile de France.
// En parlant de pain, la solution idéale est biensur d’investir dans une machine à pain et d’utiliser de la farine d’Ile de France mais si vous êtes du genre « pressés » ou « bras cassés » , privilégiez l’achat de pain Patibio, 100% bio et d’Ile de France, il est disponible chez Le Bio d’Adam et Eve (Paris 1er) par exemple.
// Enfin, si vous faites preuve de mauvaise volonté ou si vous n’êtes pas inspirés par la manière de composer avec tous ces produits frais et locaux, plongez vite dans le livre « Paris dans votre assiette », d’Anne Martinetti et vous m’en direz des nouvelles!

Guide Locavore Paris 3

Petits plaisirs locaux…

Parce que devenir locavore ne signifie pas tirer un trait sur sa vie sociale, certains restaurants commencent à proposer des menus « 100% local ». Yes !

// Depuis 3 ans, les chefs des hôtels Starwood de Paris propose au sein de leurs cartes au moins une entrée, un plat et un dessert composés à partir de produits cultivés ou élevés dans un rayon de 200 kilomètres autour de Paris. Les détails de leur démarche sont présentés sur le site www.100local.fr.  A tester à l‘Orénoc ou au First, restaurant du Westin Paris Vendôme. 

// Le Meurice et son chef Yannick Alléno aime depuis toujours le terroir parisien. Un menu dédié est proposé chaque jour au déjeuner de la table gastronomique 3 étoiles du restaurant.

// Et parce que la conviction du chef Alléno n’a pas de limites, il a ouvert le Terroir Parisien, une déclinaison en mode « bistrot » de la cuisine du terroir qu’il délivre déjà aux clients du Meurice depuis quelques années.

// Avant le dîner, une petite bière vous comblerait de bonheur ? Rendez-vous  au Chardenoux, chez Glou ou chez Colette pour se délecter d’une bière Gallia, historiquement brassée à Paris et relancée en 2010 par 2 copains nostalgiques. Vous pouvez aussi vous en procurer chez divers cavistes dont le Chop’in (Paris 14ème) ou la Brewberry (Paris 5ème)

// L’eau de Paris, elle est d’excellente qualité et disponible dans plus de 900 fontaines publiques dans Paris, dommage de ne pas s’en servir, non ? Il ne vous reste plus qu’à vous procurer une gourde Gaspajoe ou un Gobi et vous pourrez dire adieu au plastique et à votre budget eau ! La Carte des fontaines est accessibles ICI.

Vous l’aurez compris, être locavore n’est pas une punition mais peu même être plutôt fun ! Pour résumer, c’est finalement un mélange de considération écologique (bilan carbone), économique (moins il y a d’intermédiaires plus les coûts sont limités) et gustatives (qui dit proche dit frais et non transformé).

Que des bonnes raisons de s’y mettre, non ?

Avis à tous les locavores de Paris pour enrichir ce billet à volonté !!!